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Taman Negara : du vert, du vert et encore du vert

C’est avec une excitation particuliere que nous quittions Kuala Lumpur pour le parc national du Taman Negara au coeur de la Malaisie (litteralement Taman Negara signifie parc National – nous ne savons comment les autres parcs nationaux de Malaisie sont appeles). Le parc n’est rien d’autres qu’une poche de vegetation conservee a l’etat naturel depuis plus de 150 millions d’annees. Il y a quelques siecles encore, l’ensemble de la Malaisie etait un Taman Negara geant… La civilisation arrivant, il est heureux aujourd’hui qu’une petite partie en ait ete conservee et il s’agit aujourd’hui de la plus vieille foret du monde.

Lors de notre premier stop, dans une petite ville sans interet a quelques dizaines de kilometres du parc, nous sommes surpris par l’organisation du voyage qui prend plus la tournure d’un voyage organise qu’un simple transfert en bus. Nous pouvons reserve hotels, tours, et meme deja acheter nos souvenirs. A priori, c’est ce qui nous attend tout au long de notre voyage en Thailande mais etant donne que c’est la premiere fois (en Inde, nous etions loin de cet accueil), c’est tout nouveau. Nous reservons donc notre hotel !

Nous repartons afin de nous rendre vers un petit village dont les eaux de la riviere qui la traverse proviennent directement du parc situe en amont. Ainsi nous embarquons dans un long et fin bateau (exactement le type de barque que nous imaginons pour remonter l’Amazone ou autre fleuve de la jungle…). Malgre la vitesse, le voyage de 60 km dure pret de 2 heures. Les berges de la riviere sont vertes : arbres, herbes, arbustes les composent. Impossible de voir l’interieur, la foret est trop dense. A quelques endroits, nous appercevons des Orang Asli (les aborigenes malais) qui pechent. Quelques buffles (?) prennent un bain afin de se rafraichir. C’est vrai que nous aussi nous en aurions envi : la chaleur et l’humidite sont importantes ! Enfin, nous sommes heureux car nous avons ce que nous voulions : la foret equatorial !

A l’arrivee, nous sommes un peu decus : premierement le village ressemble plus a un vrai village vacance. Peu ou pas d’arbres, il est difficile de s’imaginer si proche de la foret dans ce village. Deuxiemement, une route mene a la ville de notre premier arret : bref, le trajet en bateau (bien qu’une experience en lui meme) n’etait que pur exotisme. En fait, nous sommes un peu decu de ne pas trouver un vrai village de jungle accessible uniquement par la riviere.

Nous retrouvons le sourire a notre hotel, notre petit bungalow est charmant et finalement le jardin de l’hotel et les arbres autours nous isolent du village. Nous apprenons qu’en fait nous ne sommes pas dans le parc mais juste a sa frontiere. Le parc est de l’autre cote de la riviere.

Le lendemain matin nous partons pour notre premiere experience dans la jungle. Apres avoir quitte le centre et l’hotel occupant les premiers hectares du parc, nous sommes dans le vif du sujet : la nature est exhuberante : petits arbres, grands arbres de plusieurs dizaines de metres et dont les racines sont impressionnantes, des dizaines de sortes de fougeres et autres herbaces composent le tapis de la foret. Nous suivons le chemin, de toute facon il n’y a pas d’autres issus : la foret est trop dense pour s’y enfoncer. Des bruits sortent de nul part : la foret vie mais impossible de mettre la main sur quelques animaux : mammiferes, insectes, oiseaux sont invisibles. D’ailleurs ils pourraient etre a quelques metres de nous, dans cette proliferation de feuilles, de branches et de mousses et de racines, il est difficile de voir autres choses que du vert. Afin d’avoir un autre point de vue, nous prenons de la hauteur en effectuant la “Canopy Walk” : un sentier a 25m au dessus de la foret : ponts de cordes et d’echelles relient les arbres de la foret les uns aux autres, donnant aux randonneurs un regard tout autre sur la foret. L’avancee sur le sentier est souvent delicat : un pont de corde n’est jamais stable. Les vues sur la foret sont interessantes. Toujours aussi difficile de voir un animal mais nous nous rendons compte de la composition de la foret : a chaque altitude, il y a un different de vegetation. L’ensemble est domine par des arbres de plus de 250 ans.

Nous redescendons sur le plancher des vaches et grimpons sur l’un des sommets du parc. La chaleur est etouffante, il semble qu’il va pleuvoir mais il ne pleut pas. L’atmosphere est vraiment lourde et nous transpirons beaucoup. Du sommet, nous avons une vue imprenable sur l’ensemble du parc. Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est vert !!! Sur des dizaines de km. Impressionnant, l’hiver n’existe pas ici. Les couleurs ne changent pas.

En soiree, nous decidons de prendre part a un “night safari” en 4*4. Dans la journee, nous avons vraiment ete impressione par la foret et surtout par son ambiance : des bruits mais rien ne semble bouger. Nous voulons voir ces animaux qui peuplent la foret et semblent si difficile a appercevoir. A priori, la nuit c’est plus facile. Nous nous entassons a l’arriere du 4*4 tandis que notre guide perchee sur la cabine du 4*4 avec une grosse lampe de poche (puissante mais a diametre reduite) se prepare a eclairer la jungle. Nous commencons a avoir des doutes sur le succes de ce voyage. Finalement nous traversons une palmeraie. Au moins nous aurons appris pourquoi il y a tant de palmiers en Malaisie : l’huile. Excepte des palmiers, le resultat du safari aura ete maigre : un suppose “cat leopard”, quelques oiseaux endormis sur une branche, une grosse araignee, un petit singe, une chouette et un bon mal aux fesses apres avoir ete assis deux heures a l’arriere de l’engin.

Le lendemain, sans perdre notre motivation, nous decidons de partir dans la jungle pour deux jours. Construit pres de lacs artificiels de sel ou les animaux aiment venir, des chalets permettent a tous de trouver un lit rustique (une planche de bois) pour la nuit. En chemin, nous nous arretons a un village Oran Asli : quelques maisons de bambous composent le village qui habritent quelques dizaines d’habitants. Nous croisons deux d’entre eux avec une sabbarcane en bambou en train d’observer les arbres a la recherche d’une proie (un ecureuil ou un petit singe probablement). Les techniques de chasse n’ont pas change et il semble que la vie dans le village non plus. Nous nous demandons neanmoins de quoi ils vivent. Nous effectuons notre deuxieme arret aux abords d’une grotte. Des bruits inquietants provenant de grenouilles “invisibles” nous accompagnent dans notre progression difficile. Nous sommes vraiment obliges de nous tordre dans tous les sens pour avancer. Les chauves souris dorment au plafond, a la lumiere de notre lampe torche, elles se reveillent et s’envolent pour venir nous froler avant de sortir de la cave. C’est vraiment interessant mais aussi un peu ‘effrayant’ d’autant que l’obscurite et l’etroitesse de la cave s’intensifie. Nous decidons de rebrousser chemin et de reprendre notre marche vers notre chalet.

Nous y arrivons vers 16h. Le couche de soleil (moment le plus propice pour orserver les animaux) n’est que dans 3 heures. Nous decidons donc de prolonger un peu notre marche. Des arbres, encore des arbres mais aussi quelques oiseaux et insectes. Nous rentrons juste avant la pluie. Trois autres randonneurs ayant prevu de passer la nuit au meme endroit n’ont pas eu la chance d’arrivee avant la pluie. Ils sont non seulement trempes mais couvert de sangsues. Sans le voir, j’en aurai moi meme eu une.

Entre presentation et discussion, nous sommes assez bruyant et nous ne verrons pas un seul animal ! Neanmoins, l’athmosphere nocturne vaut elle-meme le detour. C’est un vrai concert entre oiseaux, insectes et autres animaux. La foret est vraiment loin d’etre silencieuse, parfois c’est meme plus bruyant que New Delhi, la pollution en moins. La nuit sera courte, entre bruit inquietant et mal de dos (sommier compose d’une planche de bois + matelas de 1 cm = lit incomfortable).

Le matin, nous n’avons pas plus de chance et n’appercevons aucun animal, pas meme le gros rat qui semble habiter les lieux habituellement. Peu importe, le concert nocturne a lui seul etait interessant. Le retour vers le village est rapide, bien que ralentit par la traque indispensable de sangsues. Ces petits animaux sont a meme le sol, la tete levee asseyant de s’accrocher a la chaussure du randonneur lorsqu’il passe a proximite. Ensuite rampant, elles se dirigent vers les jambes et sucent le sang jusqu’a plus soif… Peu encourageant ! Nous arriverons a eviter toutes ces sales betes sauf unes qui heureusement pour moi s’est heurter a l’epaisseur trop grande de ma chaussette…

C’est finalement apres avoir vu beaucoup de flore et peu de faune que nous quittons Teman Negara. Tres heureux d’avoir vecu cette experience unique.

Le bateau nous ramene vers Jerantuth, cette petite ville au sud du parc ou nous passons une nuit avant de prendre un bus direction les Cameron Highlands.



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