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Lijiang-bis et la poursuite de l’exploration du Yunnan

De retour dans notre ville fétiche, nous prenions le temps de récupérer. La journée fût donc relativement calme avec uniquement un peu de shopping et la visite d’un parc au nord de la vieille ville. En cette fin d’après midi, le « Black Dragon Pool Park » se révèle vraiment magnifique et offre des vues sur les monts enneigés au nord se reflétant sur les bassins du parc. En ajoutant quelques temples et pagodes autour et sur les bassins, on se retrouve plonger dans un lieu très romantique. Rien de tel pour une fin de soirée. Avec le couché du soleil, les températures baissent et il est temps pour nous de rentrer et de trouver un restaurant. Comme d’habitude désormais en Chine, nous ne sommes pas déçu par la cuisine.
Le lendemain, ayant exploré la plupart des sites de la vieille, nous décidons de la quitter temporairement. Deux VTT flambant neufs, ce qui nous change des piteux deux roues qui nous sont confiés d’habitude… La route malgré les monts environnants est sans relief et le revêtement flambant neuf. Nous constatons aussi qu’en Chine le vélo est aussi important que les voitures : pistes cyclables dans toute la ville. En résumé, avec le soleil toujours aussi présent, la fraîcheur due à l’altitude et les arguments présentés précédemment, la balade se révèle très agréable. Notre premier arrêt se situe dans une petite ville à la sortie de Lijiang qui fût autrefois un point de passage important sur la route du thé qui reliait le Yunnan et d’autres provinces chinoises au Tibet, une route qui au vue des images d’époque était vraiment dangereuse et accidentée… L’entrée du village ressemble plutôt à Disneyland chinois. Tout est neuf mais avec un soucis de ressembler à l’authentique avec des centaines de boutiques à touristes. Très vite nous essayons d’échapper à ce grand attrape touriste en espérant trouver un peu plus d’authenticité. Finalement après être dans l’obligation de traverser tout ce « centre commercial », nous trouvons ce que nous étions venu chercher : le vrai village. Un pont en pierre, une rue principale pavée, des mats permettant le séchage du maïs, quelques maisons traditionnelles agrémentent cette visite qui après la déception du début devient très intéressante. En sortant un peu des sentiers battus par les touristes Chinois, nous trouvons même une partie de village non transformée en une succession de boutiques et de restaurants. La vie locale est encore présente. Vieilles dames discutant entre elles, tenues traditionnelles avec la casquette bleue, jeu de go, jeune femme nettoyant les vêtements à même le petit canal traversant le village, lavage des légumes dans la fontaine à trois bassins… Une vraie découverte.
Nous continuons notre route à vélo à travers les chemins en prenant la direction du nord. Notre but : arriver à Baisha. Difficile orientation entre champs de maïs et petit village. Nous devons demander notre route plusieurs fois, les paysages avec en fond le Yulong Xueshan (5500m) sont vraiment dépaysant. Après 30 minutes, nous arrivons à destination.
Baisha est un petit village au nord de Lijiang qui fût la capitale du royaume Naxi au XIVeme siècle. Il offre ainsi quelques restes de cette culture mais est surtout connue pour ses fresques murales peintes au XVeme siècle et représentant des thèmes Taoïste et Bouddhistes. Nous visitons le Dabaoji Palace qui en est la plus belle illustration. Malgré leur renommé, nous restons un peu sur notre faim, elles ne sont pas en très bon état et le temple dans lequel elle se trouve est trop sombre. Pour sortir, comme un piège, on nous impose une boucle autour du palace bordée d’étale de souvenirs…
Le retour à Lijiang est plus facile : vent dans le dos et route toute neuve bordée de cyprès donnant une bonne odeur tout au long du parcours. Une bière sous le soleil et un bon dîner conclue notre séjour à Lijiang. Le lendemain, nous partirons pour Dali.
Après avoir récupéré nos billets d’avion pour notre prochaine grande destination : Beijing, nous partons pour la gare routière (enfin une d’entre elles car il doit y en avoir une petite dizaine dans Lijiang), un bus flambant neuf et très confortable nous y attend. LE trajet ne prend que 4 heures, pauses incluses. Ce n’est donc pas trop dur.
Nous trouvons facilement un hôtel et partons rapidement explorer la ville. Celle-ci se révèle assez décevante car beaucoup moins impressionnante que Lijiang, surtout la vieille ville semble presque entièrement neuve (ou du moins refaite). Le charme que possédait Lijiang manque. Il doit être plus intéressant de visiter Dali avant Lijiang afin de ne pas avoir à faire la comparaison… Mais Dali a heureusement d’autres atouts : la proximité avec un lac d’alittude géant : le Herhai Hu (250 km² à près de 2000m d’altitude), une chaîne de montagnes à plus de 4000m dominant la ville, une longue histoire (Dali fut la capitale du Yunnan pendant près de 500 ans) et un symbole : 3 pagodes dont l’une atteint la hauteur de 70m.
Nous décidons d’aller visiter ces dernières. Arrivée sur place, nous tombons des nues lorsque nous voyons le prix d’entrée : 131 yuans ! Un prix réellement hors norme en Chine et même si l’on compare à la France. Par exemple, pour ce prix, nous pouvons manger 60 bols de nouilles dans la rue, ou nous payer 6 nuits d’hôtel en chambre double… Ayant déjà vu de nombreuses pagodes ou temples durant notre voyage, nous abandonnons l’idée de la visite et n’arrivons toujours pas à comprendre qui, en Chine, peut s’offrir une telle visite. C’st vrai qu’il y a de nombreux nouveaux riches en Chine mais finalement le plus dur à comprendre est de voir que l’héritage culturel de la Chine est réservé à son élite ! Bizarre et nous avons la confirmation que le communisme est bien oublié dans le Yunnan.
Nous retournons donc en ville, visitons un marché, et puis la ville.
Le temps se dégrade le lendemain mais reste sec, nous décidons de partir faire une randonnée sur les pentes des monts dominant la ville. Un télésiège nous aide à réaliser la première montée. En haut, une caisse vendant des tickets. Comme souvent en Chine, il est préférable d’avoir de l’argent sur soi car il arrive sans arrêt qu’après avoir payé un ticket, il faye en payer un autre pour continuer, agaçant ! Nous sommes aussi accueilli par la pluie, une pluie froide à 3000m d’altitude. Nous commençons néanmoins la marche de 10 km qui doit offrir des vues superbes sur Dali et le lac.
Bien entendu, les nuages et l’humidité nous empêchent d’avoir une bonne vue et la balade se transforme en douche. Heureusement nos ponchos qui ne nous avaient pas encore servi jusque là, nous protègent. Il est tout de même agréable d’être à l’air frais et le chemin est vraiment bien entretenu. Les 10km effectués, nous arrivons au pied d’une télécabine, il faut encore payer pour continuer. Trop, c’est trop, nous essayons de négocier le tarif, ça ne marche pas alors nous trouvons un petit passage en suivant un torrent qui descend la montagne. Soudain le soleil réapparaît et le chemin se révèle particulièrement joli. Nous traversons quelques plantations de thé, quelques tombes et des carrières de marbre. De retour sur la route principal, il ne nous faut que quelques minutes pour trouver une voiture pour nous ramener en ville. 5h de randonnée, une bonne journée.
Celle-ci n’est pas fini pour autant car nous devons prendre l’avion le lendemain pour Beijing depuis Kunming. Ainsi, nous prenons le train en soirée pour arriver à l’aube à Kunming. Le dîner, le trajet vers la gare, l’attente et la montée dans le train se passent sans problème. Le train est tout neuf où du moins c’est tout comme. Il s’agit d’un wagon couchette duplex partagé en cabines de 4 lits sur 2 étages. A la vue de la longueur du train, pas de doute, il est possible de transporter un nombre impressionnant de voyageur. Par chance, notre cabine est à moitié vide et donc nous nous retrouvons juste à 2. Nous pensons pouvoir passer une bonne nuit.
Que nenni, en Chine, on respecte les consignes : tout le monde se couche à 23h avant cela c’est lumière blanche intense dans chaque cabine et musique d’ambiance (flûte) suffisemment forte pour traverser les boules quies et agacer tout passager normallement constitué. 5h30 précise, c’est le réveil : retour de la lumière et de la musique. C’est comme à l’armée dans les trains en Chine. D’ailleurs lorsque le train quitte la gare, les agents restant sur le quai sont au garde à vous !
Il est seulement 6h30 lorsque nous arrivons à Kunming. Notre vol est en début d’après midi. Nous décidons donc de laisser nos bagages à la gare (en consigne) et de partir explorer la ville. Kunming se révèle être le parfait exemple de la modernisation à tout va de la Chine, le centre historique à priori magnifique ayant été rasé pour la construction de bâtiments en béton modernes et de grandes avenues. Aujourd’hui, il y a une tentative de reconstruire une partie de ce centre historique afin de rendre à la ville son attrait touristique. Aujourd’hui, les principales attractions de la ville se trouvent en dehors de la ville. N’ayant pas le temps d’y aller, nous parcourons quelques avenues commerçantes. Pas de problèmes pour trouver son bonheur : mall, department store, supermarché ou petites boutiques sont omniprésentes. La Chine est en plein dans la société de consommation. Nous trouvons deux pagodes ayant résisté à la montée du béton et quelques boutiques vendant le thé du Yunnan et offrant de riches dégustations. Pour le reste, rien de bien intéressant dans cette ville de 4 millions d’habitants.
Le bus nous dépose à l’aéroport peu avant un énorme orage, nous ne regrettons pas d’être venu un peu plus tôt que prévu, nous aurions été trempé. Il est temps maintenant de partir pour Beijing, avant dernière destination de notre périple. Sur place un couple d’amis nous attend. La recherche d’un hôtel est désormais terminée… Nous sentons de plus en plus la fin arrivée, il ne nous reste d’ailleurs que 10 jours avant notre retour en France !



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