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8 – 11 Février 2011 : 4 jours pour trouver une voiture

A Jacksonville plus qu’ailleurs, il est difficile de faire quoi que ce soit sans voiture, de ce fait et malgrè qu’une amie de la famille nous ait prêté une voiture pour la semaine, nous nous mettons rapidement à la recherche de l’objet tant convoité qui nous servira de moyen de locomotion durant notre périple.
Ayant un peu regardé avant de partir, nous avions déjà exclu un type de véhicule : les RV de classe A. Ce sont d’énormes engins (plus proches du semi-remorque que du camping car à la française) qui peuvent être très luxueux (salle de bain, chambre à coucher, sofa… sont généralement inclus), demandent des campings particuliers (plus cher évidemment), consomment énormément (jusque 50L au 100) et sont peu maniables (même pas la peine de penser circuler même à Jacksonville avec un RV, d’ailleurs la plupart des utilisateurs trainent une voiture derrière leur camion, ce qui permet de circuler une fois que l’engin est au campîng).
Nous avions un temps également penser aux RV de classe B qui ressemble plus à nos camping cars et même nous avions trouvé une belle affaire sur Ebay il y a quelques mois et étions tout près de faire une offre… Mais rapidement, nous avons aussi écarté ce mode de transport qui reste peu pratique en ville, consomme plus, demande plus d’entretien et des campings spéciaux. De plus, nous souhaitons lors de ce voyage rester assez simple, pas comme quand nous étions en Inde mais tout de même pas comme si nous avions 65 ans.
La piste privilégiée était donc un compromis: un petit camion / camionnette qui nous permettrait de dornir à l’intérieur au besoin et de stocker nos affaires (genre VW Westfalia des années 60 mais en un peu plus moderne et moins bruyant). N’ayant quasiment rien trouvé de tel sur le marché local, nous avons commencé à regarder les utilitaires, en pensant que nous pourrions nous même le transformer en camping car de fortune. Le premier jour de notre recherche, nous avons donc été voir quelques revendeurs avec cette idée. Nous avons même fait un tour au magasin de bricolage pour trouver quelques idées. Néanmoins, à la fin de la journée, nous ne savions toujours pas où vraiment chercher, la transformation risquant d’être finalement assez difficile (et longues) et les modèles que nous avions pu voir ne nous avaient pas convaincu (plus de 150.000 km, moteur V8 consommant énormément, difficulté d’aménagement…). De ce fait, nous passions la soirée sur Internet (quel merveilleux outil ) pour rechercher ce type de véhicule (utilitaires), des camionettes déjà aménager ou d’autres choses.
Le problème majeur de nos recherches était que nous avions mis la charue avant les boeufs, et étions en train de chercher le véhicule sans vraiment savoir quel était notre besoin. Erreur fréquente en gestion de projets (que j’ai pratiqué durant des années) et que nous commétions ici. Le lendemain matin, nous commencions donc à revoir exactement ce que nous voulions faire de ce véhicule et voici ce que nou découvrions:
– Un véhicule pouvant passer partout (montagne, autoroute, ville, centre-ville…)
– Un véhicule permettant de transporter nos affaires
– Un véhicule comfortable à conduire (nous prévoyions tout de même de faire plus de 20000 km)
– Un véhicule ne consommant pas trop
Concernant notre mode de fonctionnement, nous prévoyons surtout de camper, nous voulons pouvoir cuisiner nous même et pensons rester dans des hôtels de temps ou temps. Nous nous appercevons alors que la contrainte de pouvoir dormir dans le véhicule ou avoir une petite cuisine à l’intérieur ne sont pas réellement la priorité (s’il pleut ou fait vraiment mauvais, c’est toujours possible d’aller à l’hôtel, et c’est sans plus agréable dans 99% des cas de cuisiner dehors et non pas dans une camionette) et j’en conclut également que notre recherche initiale n’était pas forcément la bonne. C’est vrai que ce serait mieux mais pas fondamental.
Nous changeons alors notre fusil d’épaule et commençons à chercher la voiture qui répondra à notre besoin. Très vite, nous nous appercevons qu’il s’agit de 2 classes de voitures : les SUV de taille moyenne (relativement parlant aux USA) et les vans (familiaux de type Picasso mais en plus grand). Après quelques recherches, nous nous arrêtons sur quelques modèles : Honda Element (mon préféré), Honda Odissay, Mitsubishi Highlander, Ford Flex et d’autres.
Sur cette base, nous passons chez le consessionnaire Honda afin de voir le véhicule et surtout de savoir s’il y en a d’occasions. Avec un budget de 15000 $, il n’est pas question d’en acheter un neuf. Nous regardons quelques modèles neufs mais aucune occasion. Un vendeur sympathique nous présente d’autres modèles mais nous trouvons le Honda Pilot trop grand et l’Odyssey trop ‘famille’, même s’il possède de nombreuses qualités. De plus, en examinant de plus près les modèles neufs d’Element, nous découvrons qu’il sera vraiment trop petit. Nous n’avons des tonnes de choses à transporter mais tout de même plus que 2 sacs à dos.
Sur ce premier échec, nous décidons de faire le tour de plusieurs concessionnaires sur place afin de trouver d’autres idées. Le prochain est Nissan. Nous commençons à peine à regarder que nous sommes abordés par Phil qui se présente et nous demande notre besoin. Nous essayons d’expliquer et il nous dirige vers 3 modèles qui, ça tombe bien il a en occasion : Nissan XTerra, Nissan Pathfinder et Toyota 4Runner. Je me demande pourquoi il vend un Toyota, et en fait la réponse est simple : la plupart des clients viennent avec une voiture qu’ils “échangent” contre une autre (neuve ou pas), de ce fait chaque consession possède de nombreux modèles d’occasion de la concurrence… Nous sommes tout de suite séduit par le XTerra. Il a à peu près toutes les caractéristiques de ce que l’on cherche et il a un look aventurier qui nous plaît beaucoup. Phil propose de l’essayer, nous partons donc pour un petit tour agréable. Nous regardons aussi le PathFinder mais il est trop grand, et le 4Runner qui est aussi intéressant mais c’est vraiment le XTerra qui nous plaît. Phil nous demande alors de le suivre dans le bureau pour remplir une fiche de visite et également, si nous sommes intéressés, avoir plus de détails sur le prix. Le modèle que nous avons conduit est à 20 990 $ mais ce prix n’est malheureusement pas le prix définitif. Je comprends ensuite qu’il faut ajouter : des frais et des taxes. Phil nous fait la simulation et nous arrivons 22 364 $ malgré une “remise” de 1000 $ sur le prix de base. Cela fait déjà plus d’une heure que nous sommes sur place. Nous remercions Phil et souhaitons continuer notre tour, mais on entre tout juste dans le jeu des commerciaux locaux. Pendant une demi-heure, sentant notre intérêt, ils vont essayer de nous faire acheter la voiture. La question: “Si nous revoyons le prix, allez vous acheter aujourd’hui?”, notre réponse systématique : “Non” ne semble pas être entendu. Puis le manager vient, il nous re-pose la question. Comme d’habitude, nous répondons que nous devons réléchir et que nous n’achéterons pas aujourd’hui. A chacune de nos réponses, il y a toujours un contre argument… Un vrai exercice de commercial qui me rappelle que je ne pourrai vraiment jamais l’être.
Finalement, après 1H30, nous sommes libérés. Phil nous rappelera demain pour savoir où on en est.
Il n’est pas trop tard et avons le temps de passer chez Toyota. Nous testons cette fois le 4Runner puis le même cirque s’installe. ‘Griff’, le commercial, est un peu moins accrocheur que Phil, il a également vu que nous sommes un peu moins intéressés par le véhicule surtout vu la couleur du modèle proposé. Nous avons tout de même le droit au passage du chef, au remplissage de la feuille et des questions pour savoir si nous sommes certains de ne pas vouloir acheter aujourd’hui.
Après ces 2 dernières longues expériences, nous rentrons. Sur Internet, nous découvrons que le XTerra que nous avons vu un peu plus tôt est à 17 990 $ soit 3000 de moins que sur place !
Le soir lors d’un diner avec le frère de Jenny qui a eu la ‘chance’ d’être dans le métier quelque temps nous explique les méthodes: tout faire pour conclure la vente immédiatement (95% des personnes qui quittent sans acheter ne reviendront pas), la pression sur les commerciaux (payés presque exclusivement à la commission) qui malgré cela et leur agressivité reste sympathique, le scénario rituel : test du véhicule, remplissage de papier dans le bureau, lenteur de la précédure pour assouplir le client, venue du chef (à priori cela aurait un fort pouvoir de persuasion: difficile de dire ‘NON’ au commercial, puis au chef…)… Quant au prix sur Internet plus bas, la raison est simple (avec cette expérience, nous avons beaucoup appris sur la vente de véhicule aux USA) : sur Internet, il faut pouvoir être au prix du marché car le client peut comparer = il faut donc avoir un bon prix pour faire déplacer le client dans la concession. Un des commerciaux que nous rencontrons nous expliquera qu’Internet a tout changé dans le métier.
Après une longue nuit de réflexion, nous repartons le matin pour voir d’autres voitures mais après avoir lu plusieurs avis sur le XTerra, nous avons envi de voir d’autres modèles d’occasion car la voiture nous plait beaucoup. Nous ferons plusieurs consessionnaires incluant un autre Nissan qui nous propose le même véhicule que le premier avec un meilleur prix, tant pis si nous avons déjà un commercial dédié pour ce véhicule. Nous voyons également 2 autres voitures intéressantes : Hyundai Tucson et Hyundai Santa Fe.
A la fin de la journée, nous sommes toujours indécis : notre préféré est le XTerra du premier revendeur mais il est un peu trop cher, les Hyundai sont bien et moins cher mais pas aussi ien que le XTerra, les autres Xterra que nous avons vu sont soit une vieille version moins intéressante, soit dans un moins bon état (pour une différence de prix faible). Bref, difficile d e faire un choix et nous commençons à être fatigués de visiter consession après consession et d’avoir à faire à toujours autant de pression lorsque nous voulons partir.
Nous décidonc donc de faire une offre à 18 500 tout compris pour le premier XTerra. C’est un peu au dessus du budget mais la voiture devrait pouvoir aussi nous servir lorsque nous nous installerons et c’est vraiment un coup de coeur. J’appelle Phil, et la conversation est courte. Je lui donne mon prix, il me dit qu’il va voir avec le chef. Il me rappelle après quelques minutes et propose 20 000. Je reste ferme pensant qu’il va encore baisser. Il me dit qu’il ne peut pas puis propose 19 500. Nous refusons pour le moment. Après une longue discussion entre nous, nous décidons d’attendre que le matin porte conseil.
Vendredi matin, nous décidons alors d’accepter 19 500 $. Un, nous en avons marre de passer nos journées avec des commerciaux prêt à tout pour vendre une voiture, deux, nous avons vraiment un coup de coeur pour la voiture. Jenny rappele Phil et nous convenons sur le prix de 19 500 $. Nous partons alors pour un borker d’assurance qui officie dans une cabane mais c’est un conseil de la mère de Jenny et les tarifs sont compétitif, puis prenons la direction de la consession. Tous les papiers sont prêts où presque mais il y a plusieurs acteurs et chacun prend son temps. Il semble encore une fois que faire patienter le client longtemps est la stratégie pour vendre. Il est clair que la concession ne va pas faire beaucoup d’argent avec notre achat: nous avons négocier bas et nous ne prenons pas de crédit (sur lesquels elle touche une commission). De ce fait, nous avons un long discours sur une extension de garantie à 2000 $. Après une heure d’explication, nous refusons finalement. Le dossier semble clos… sauf que 15 minutes plus tard, un autre chef entre dans le bureau et nous explique que notre interlocuteur a fait une erreur (je n’ai toujours pas compris laquelle et je pense que c’est une astuce pour intervenir), et que finalement ce n’est que 1600 $. Rapidement, nous refusons l’offre et le chef s’en va. 5 minutes plus tard, le sous chef arrive et utilise un autre angle d’approche : l’humour. D’abord, il nous propose des barres protéinés (bizarre alors que nous signons pour acheter une voiture), sort une ou deux vannes, puis nous précise que nous sommes chanceux et qu’il a un coupon pour une réduction sur la guarantie et qu’elle ne coute plus que 1400 $. Cette fois, Jenny hésite et préfère appeller son frère qui nous confirme que la garantie peut être souscrite n’importe quand (pas comme nous le disait les commerciaux). Nous refusons une nouvelle fois. 5 minutes plus tard, nous signons les papiers et la voiture est à nous. Il aura fallu 3 heures pour signer juste quelques papiers et effectuer le paiement. Tout cela aurait du prendre 30 minutes pas plus mais nous connaissons désormais les techniques de vente, qui d’ailleurs semblent fonctionner puisque nous avons presque acheté leur extension de garantie.
Après plus de 7 ans pour moi et plus pour Jenny, nous voici donc propriétaire d’une voiture de taille américaine. Nous trouvons cet aspect pratique, sécurisant et qui fait plaisir, même si nous ne nous sentons pas très fier côté écologique… Promis, la prochaine sera plus petite !


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2 responses to “8 – 11 Février 2011 : 4 jours pour trouver une voiture”

  1. Bruno says:

    J’espère au moins que vous pourrez dormir dedans avec cette taille 😀

  2. Jenny says:

    Sans doute pas (ou comme dans ta voiture, ce ne sera pas une nuit agréable), c’est plein !

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