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Luang Nam Tha : retour vers le… passe

Friday, March 17th, 2006

La ville

Le trajet mouvemente jusqu’a la ville n’etait plus qu’un souvenir dans nos tetes (pas dans notre corps), nous faisions place a la decouverte du Laos en commencant par Luang Nam Tha – une ville du nord ouest du Laos, proche de la frontiere chinoise, capitale de la province du meme nom.
Des l’arrivee, la ville de 40000 habitants nous revele sont visage : quelques grandes rues dont la majorite en terre battue, quelques habitations en bois ou en ciment, la plupart des pavillons individuels construits selon l’architecture classique du Lao ou de la Thailande, des magasins bien fournis en produits chinois de faible qualite sans aucun effort apparent pour les mettre en valeur et finalement tres peu de circulation : pas de voiture (vraiment trop cher pour un Laosien – le Laos est un pays a classer au meme niveau que le Nepal ou le Bangladesh, soit tres pauvre. A cote, la Thailande ou meme le Viet Nam sont relativement riches), quelques motos et velos plus quelques rares pietons. Il est 18h et au final les rues de la “ville” sont plus frequentees par les volailles que par les hommes.
NOus trouvons une petite guesthouse, Tsunami Guesthouse – d’ou vient ce nom ? Le Laos n’a pas d’ouverture sur la mer… pas de danger de tsunami… Le proprietaire est aussi policier a ses heures perdues… enfin il semble que son metier ne lui prend pas trop de temps. Il explique a Jenny qu’il n’y a pas de crime ou delit ici. 2 dollars, c’est le prix de notre chambre sombre avec un grand lit et un ventilateur qui fonctionne. Toilette et douche froide sont a l’exterieur. Prix honnete et proprete tolerable.
La nuit tombe, les rues sont quasi desertes : poules et coqs sont couches, les habitants semblent l’avoir toujours ete. Seuls quelques touristes cherchent un restaurant dans la penombre, l’eclairage public fait defaut – pas si etonnant quand on sait que Luang Nam Tha n’a l’electricite 24h/24 depuis seulement quelques annees. Nous dinons, passons rapidement sur Internet (au Laos, c’est la seule chose qui semble hors de prix). Nous sommes au lit vers 21h, fatigue, un peu de lecture et nous dormons vite.
3h du matin (ou un peu plus tard), un coq pousse son cri, puis un deuxieme, et puis tous les coqs de la ville se repondent en echo. Difficile de dormir, demain je penserai au boule quies… Je m’interroge : sommes nous vraiment dans une ville ou plutot un grand village ?
La vie semble vraiment paisible dans Luang Nam Tha, meme le matin c’est calme. Nous nous renseignons pour un trek, nous essayons egalement d’aller changer de l’argent (ATM introuvable dans la region, et plus generalement au Laos), mais les 2 banques de la ville sont fermes. C’est aujourd’hui la journee de la femme au Laos. Apparemment, le Laos a herite de la France son gout pour les jours feries : en moyenne un par mois. Un habitant nous precise que ces jours sont souvent consacres a la fete ou enfin boire et manger. Cela se confirmera durant toute la journee : dans chaque village et dans Luang Nam Tha, des rassemblements bien arroses ont lieu. Les hommes profitent aussi de la journee de la femme.
La ville n’est pas tres excitante. C’est une ville qui a un avenir pourtant, au milieu de la route qui se construit entre la Chine et la Thailande, la ville devrait profiter grandement de ce nouvel axe. Aujourd’hui, c’est plutot une ville permettant aux villageois des environs d’echanger leurs produits dans le dynamique marche de la ville. C’est aussi un point de depart interessant pour les treks vers les villages traditionnels voisins.
Nous louons des velos pour sortir de la ville et explorer les alentours. Nous n’avons pas besoin d’aller tres loin pour changer d’epoque.

Les villages et la campagne
Les environs de Luang Nam Tha sont occupes par des rizieres. Le terrain etonnament plat dans cette region montagneuses permet d’avoir de nombreux champs et l’irrigation doit permettre deux recoltes car en cette periode seche de l’annee ou les terrasses devraient etre en friche. Ainsi les rizieres sont verdoyantes et pedaler au milieu de ce decors a quelque chose de merveilleux. D’autant que l’on devine les montagnes dans le fond du paysage. Dans les canaux d’irrigation, des enfants sautent dans l’eau et s’amusent. Le soleil est la, il fait tres chuad. DEs la sortie de la ville, la route s’est transforme d’abord en route defonce puis apres une bifurcation en chemin de terre. Au Laos, le nombre de route asphaltee se compte sur les doigts des mains.
Nous arrivons rapidement au premier village. Nous en visiterons beaucoup d’autres (lors de cette visite a velo mais aussi lors de notre trek ou nous dormirons 2 nuits au sein de deux villages differents). A quelques differences pres, notamment ethnique, nous retoruvons souvent les memes caracteristiques d’un village a l’autre : maisons sur pilotis construites en bois avec un toit en feuille de bambou (cela reste a confirmer) ou pour les plus modernes en taule, certaines de ces maisons ont meme des murs de bambous. C’est vrai qu’ils n’ont pas a se preocuper du froid. Les villages ne possedent bien sur pas d’electricite mais certains possedents des panneaux solaires ou un groupe electrogene pour prolonger la duree des soirees mais nous verifierons que de toute facon les villageois sont habitues a vivre au rythme du soleil : au lit tres tot et reveil vers 5h ou 6h. L’economie du village est a 80% base sur l’agriculture : en general le village fait office de ferme geante : volailles, cochons, vaches, canards se cotoient et font partie integrante du paysage du village. D’ailleurs ils sont en totale liberte. Nous nous demandons comment chaque famille reconnait sa poule ou son cochon ! Il doit parfois y avoir des pertes… Les cultures ne sont en generale pas tres loin : riz, pomme de terre, et autres legumes. Parfois ontrouve egalement quelques bananiers ou papayers (?) permettant d’agrementer les repas. Nosu pouvons temoigner apres avoir mange 7 fois dans des villages lors de notre trek que la diversite n’existe pas vraiment : riz, riz et toujours du riz. 3 fois par jour meme au petit dejeuner. Les Laosiens semblent vraiment habitues, nous apres 6 repas avec du riz, nous etions au bord de l’overdose. Je pense qu’en rentrant en France, nous allons boycotter le riz pour un certain moment. Le reste de l’economie du village a plusieurs orgines et depend des ethnies presentes dans le village (chacune a en quelque sorte sa specialite) et aussi de l’environnement du village : peche et chasse, cueillette dans la foret, tissage, fabrication de papier (a base de bambou), ou encore une nouvelle mode le caoutchouc (a la demande de la Chine, qui doit avoir des besoins, de nombreux villages sont en train de raser des pans entiers de forets pour planter des heveas, premiere recolte dans 5 ans. Les villageois semblent vraiment esperer dans ce nouveau marche. Ce qui m’etonne est que cela est une demande chinoise. Je me rend compte que le Laos est vraiment un pays dependant : pour construire ses routes, mais aussi pour tous les produits manufactures (qui viennent soit de Chine, soit de Thailande). L’economie du pays fonctionne grandement grace aux aides internationales. Bref l’ensemble du pays semble vraiment dependant. Les seules choses ou presque fabriques au Laos sont la biere, les cigarettes et bizarrement (car elle semble manquer partout) l’electricite dont le Laos est fier d’exporter une partie de sa production en Thailande). Une nouvelle source de revenue pour les villages est le tourisme. Depuis quelques annees, celui-ci se developpe et pour le moment est bien controlle : les treks sont organises dans le but d’en faire profiter les villages visites. Encore une fois, une association etrangere est derriere ce developpement.
Notre balade en velo nous permet de voir la fabrication tres manuel de papier, les metiers a tisser pour realiser de jolies pieces en soie, une cascade et 4 villages. A chaque traversee, c’est vraiment un depaysement total. Il semble que le temps est passe sur chaque village sans en changer les traditions ou les modes de vie. Seules, parfois un reservoir en beton, un T-shirt porte par un villageois, ou d’autres anachronismes finalement peu frequent nous rappellent que nous sommes bien au XXIeme siecle.

Le trek
Le lendemain nous partons pour un trek de 3 jours a la decouverte de la nature et des villages. Nous resterons notamment dans des villages de 2 ethnies differentes. Il faut savoir que le nord du Laos est peuple de nombreuses ethnies differentes provenant parfois de Chine, du Viet Nam ou d’autres contrees. Ainsi nous pouvons parfois constater de grandes differences dans les tenues ou les specialites de chaque village. Notre deuxieme nuit dans un village Hmong est etonnante tant les habitants portent en eux des physiologie chinoise : yeux tres brides et paleur du visage. Les tenues des femmes sont magnifiques.
Durant ce trek, que faute de volontaires, nous avons effectue a 2 plus un guide, nous avons vraiment pu apprecier ces differentes cultures mais aussi par l’intermediaire de notre guide quelques coutumes du Laos. En ajoutant a cela, les paysages de jungles, de rizieres, de forets, de plantations de caoutchouc ou de tek, pas de doute, le trek fut vraiment une experience. Bien plus interessant et authentique que celui realise en Thailande (qui etait plus amusant a tout point de vue).

Retour a Luang Nam Tha
Apres 3 jours ou plutot 2 jours et demi car les distances de marche sont relativement faible (ce qui semble tout a fait convenir a notre guide qui d’entree nous annoncait qu’il n’aimait pas trop le metier de guide car c’etait dur et il etait faignant, une qualite partagee par de nombreux Laosiens apparemment), nous rentrions a Luang Nam Tha. Rien n’a change dans la ville. Une douche, une petite lessive, quelques minutes sur Internet, un fruit shake, une biere et un diner complete notre jour de retour. Nous devons nous reposer le lendemain nous avons une journee de transport qui s’annonce longue…

Huay Xai – Luang Nam Tha : un autre voyage de l’extreme

Thursday, March 16th, 2006

Il est huit heure, nous venons de passer notre premiere nuit au Laos, la nuit fut bonne et le reveil par le coq un peu matinal. Le petit dej, assez classique et le soleil se leve. Tout semble bien commencer.
Le veille nous avons achete notre ticket de bus pour Luang Nam Tha. Le trajet ne s’annonce pas facile et c’est parait il l’une des routes les plus dures du Laos.
Enfin nous sommes prets, sauf que la personne nous ayant vendu les billets avait fait une erreur : nous ne demarrons pas a 8h mais a 8h30. Ce n’est pas tres grave, nous attendons dans notre guesthouse.
8h30, c’est bon. Le tuk tuk nous attend a l’exterieur pour nous emmener a la gare routiere. Nous attendons quelques voyageurs et nous partons. Premier arret, le quai : 2 personnes parte en bateau pour Luang Prabang. C’est un fast boat, le trajet ne dure que 6 heures au lieu de 2 jours pour le slow boat. En prime, les passagers doivent porter un casque et un gilet de sauvetage… Notre chauffeur leur addresse un “bonne chance” plein de sous entendu. Nous reprenons la route vers la station de bus. Elle est loin et nous sommes encore dans la ville que la route s’est transformee en piste de terre battue avec de nombreux trous. Ca ne laisse rien presage de bon.
Nous arrivons a la station de bus. C’est tres calme, un seul bus attend. Ce doit etre le notre. D’ailleurs la gare routiere est detaille tres modeste : un WC, un guichet, un petit magasin et c’est tout. Je constate qu’il n’y a que 2 departs de bus par jour : pas etonnant que ce soit petit. Huay Xai, a la frontiere avec la Thailande, n’est desservi que par une seule route, celle que nous allons prendre. Ce n’est pas si etonnant que le traffic soit faible. Le reste des echanges avec l’exterieur est effectue par bateau via le Mekong.
Le toit de notre bus se charge. Le depart est prevu a 9h30. Parmi les marchandises montees sur ce toit, les bouteilles de gaz tout pres de mon sac a dos attirent mon attention : pourvu que l’on ne se renverse pas.
Dans le bus, c’est charge egalement : toute l’allee centrale est occupee par des sacs de sucre et il y a un gros carton a l’entree que chaque voyageur doit enjamber.
Je me promene en attendant le depart, il y a peu de mouvement. Seuls quelques chevres et volailles cherchent a manger autour de notre bus. Des chiens errants se battent. Pas loin, il y a l’aeroport, c’est une piste en terre battue pour y arriver. J’aimerai voir a quoi ressemble cet aeroport.
Je remonte dans le bus qui se remplie tres lentement. Le Laos, ce n’est pas comme l’Inde : meme avec un seul bus par jour, il faut attendre pour le remplir. La population totale du Laos est, il est vrai, egale a un tiers de celle de la ville de Mumbai ! Sur ce point, c’est tant mieux pour nous, le bus est plus spacieux. Un homme transporte un coq, il embarque avec son animal de compagnie. Esperons qu’il n’a pas la grippe aviaire !
Sous le grand abribus, des locaux attendent. Ils ne prennent pas le bus. Ils attendent que le temps passe ou simplement profitent d’un banc a l’ombre.
9h45 : nous ne sommes toujours pas partis. Le bus conitnue de se remplir au compte goutte mais il est presque plein maintenant. Ce bus est de la marque Hyundai, pas la derniere generation mais nous apprecions le fait qu’il soit 2*2 et pas 2*3 comme en Inde. On a de la place excepte pour les jambes mais ca devrait aller meme si le trajet s’annonce mouvemente : 190 km environ, temps estime : 8 heures.
9h47 : le moteur a du mal a demarrer. La premiere tentative est un echec. La deuxieme est un succes mais le moteur s’arrete peu apres. Il y a un probleme dans le ralenti. Cela ne semble pas effraye le chauffeur qui retourne dehors.
Un passager commence a fumer dans le bus, il est juste devant moi. C’est la premiere fois que nous avons a faire a un bus fumeur, cela ne va pas faciliter le trajet. Esperons qu’en roulant et avec l’air ce sera respirable.
9h51 : controle des tickets, ca semble vraiment bien organise sauf que les horaires ne sont pas respectees. Mais pas de doute nous allons bientot partir.
Un camion arrosant le sol passe sur la “piste” qui fait office de route principal, sans doute pour la poussiere. Celle ci devrait etre presente le long du trajet, nous prevoyons d’etre vraiment sale a l’arrivee.
10h : nous partons enfin, le bus est plein.
Des le debut, il y a des travaux partout. Le bus tremble enormement et bien sur avance a vitesse reduite. Il n’y a pas de route, ou enfin si celle-ci est en construction.
Nous profitons neanmoins de nos premieres images du Laos : maisons en bois sur piloti, comme en Thailande, nombreuses volailles, et quelques passants au bord de la route. C’est assez joli.
Nous croisons un premier vehicule, le nuage ocre de poussiere est terrifiant. Des voyageurs Laossiens habitues se protegent la bouche. Quelques fenetres sont ouvertes (il fait en effet chaud) et la poussiere penetre sans difficulte dans le bus. Il va falloir faire un compromis : chaleur ou poussiere. Le choix est difficile.
La route est vraiment ocre, tout est ocre : la route, les arbres, l’herbe, les maisons. Tout ce qui est proche de la route. Cela fait un joli constrate avec le ciel bleu, pour le reste, c’est assez difficile d’imaginer vivre a cote de cette route, pourtant nous croisons de nombreux habitants qui n’ont d’autres moyens que de se proteger la bouche avec leur chemise lorsque nous passons.
La poussiere est vraiment dans le bus, la gorge commence a faire mal.
10h20 : la musique apparait. Depuis une experience en Egypte, cela me fait peur, mais cette fois les choix musicaux et le volume semble ok.
La route est toujours en chantier mais finalement pas trop mauvaise. Nous devons faire des pointes a 50 mais il y a des nombreux ralentissements pour eviter les trous et les vehicules de chantiers.
Non tout n’est pas ocre, il y a du noir aussi. A chaque changement de vitesse, un nuage noir apparait. Pas de distinction, une partie entre aussi dans l’habitacle du bus.
10h33 : nous passons en face d’un pont en construction : 3 ouvriers sont presents : 1 semble travailler, 2 autres regardent. La route est loin d’etre terminee…
Ca monte. Le paysage devient de plus en plus montagneux. Le bus peine : 10 km/h maximum.
La piste est de pire en pire. Poussiere, poussiere et secousse.
Les paysages sont jolis : montagnes verdoyantes mais les vitres teintes de facon non homogene ne permettent pas d’en profiter au maximum.
Ca continue de monter, quand va-t-on s’arreter ? Le moteur semble hurler de douleur.
11h : une seule heure de faite. Il en reste 7 s’il n’y a pas de retard. C’est sur, on ne va pas arriver tres frais.
Nous descendons enfin, mais la vitesse n’est pas beaucoup plus grande avec les virages.
Nous deseperons de voir du goudron. Jenny somnole, elle a raison, ca va etre long.
Mon voisin a l’avant en grille une autre. Il se fait rouspeter par le responsable du bus, tant mieux, finalement c’est un bus non fumeur.

Il fait chaud mais pas question d’ouvrir plus les fenetres avec la poussiere. Une banane nous fait passer le gout de celle-ci dans la bouche. Une passagere a moins de chance, c’est un autre gout qu’elle a dans la bouche, son petit dejeuer passe par la fenetre !

Les villages que nous passons sont souvent tres petits : 20 maisons au maximum. Tout est en bois et en bambous, meme les toits. Pas besoin d’un trek de deux jours pour trouver de l’exotisme et du traditionnel au Laos. Il semble que le temps se soit arreter pour ce village. Seules quelques panneaux solaires de temps en temps prouvent que nous sommes bien au XXIeme siecle. Les villages sont souvent tres calmes : ou sont les habitants ? Peut etre au champs. De notre fenetre, nous ne voyons que les animaux : volailles, buffles, et cochons.

11h30 : un bruit ! Une odeur de caoutchouc brules. Un pneu a probablement explose. Arret. Nous sortons. Effectivement, c’est le pneu arriere. Le changement de roue commence. Cela nous permet de prendre un peu d’air frais meme si le soleil brule deja.

Personne ne s’affole, ce doit etre habituel.

11h50 : ca se termine. A priori, je ne vois qu’une seule roue de secours : je me demande ce qu’il arrivera si nous crevons une seconde fois. J’espere ne pas avoir la reponse.

Un panneau signale 54.400, ce doit etre une sorte de borne. Il nous reste 140km.

12h : nous repoartons. Pour combien de temps ?

Nous passons un panneau “Road Construction ahaed” : amusant, c’est depuis le debut qu’il y a des travaux…

Les deux mecanos ayant change la roue rentre dans le bus par la fenetre ! Ils etaient sur le toit en train d’attacher la roue creve, pas le temps de s’arreter.

Soudain, nous prenons un virage sur les chapeaux de roue, je recois, sans gravite, une bouteille de Sprite sur la jambe.

J’essaie de dormir. Ca marche plus ou moins, enfin plutot moins. Je me mouche, c’est noir !

13h03 : suis je en train de rever. Nous avons du macadam, la route est flambant neuve. C’est magique : pas de poussiere, on va plus vite et ca ne tremble pas. Seule la montagne et les virages nous ralentissent maintenant, mais peu importe, c’est si comfortable.

13h10 : la fete fut de courte duree et c’est deja termine. Ils sont en train de refaire l’ensemble de la route et seule la petite partie que nous venons de passer est terminee. Retour a la piste et a la poussiere.

13h19 : nous faisons un premier arret pour prendre un passager. Contrairement a l’Inde, il n’y a pas d’arret intempestif, c’est agreable mais la vitesse moyenne n’en est pas vraiment amelioree !

13h31 : km 100 !

13h35 : arret !??? La rout eest bloquee par des gravats qu’une pelleteuse nichee 30 metres plus haut envoie sur la route. Plusieurs camions et jeeps attendent. Difficile de savoir combien de temps cela va durer.

13h50 : la pelleteuse s’arrete. Une autre entre en jeu pour degager la route. Nous devrions bientot repartir.

14h05 : la rout est libre.

14h30 : pause dejeuner. Une petite maison en bois et sa terrasse servent de restaurant. Nous avons le choix des plats dans des casseroles. On choisit ce que l’on pense reconnaitre : riz et legumes. Il y a aussi des morceaux peu attirants… Un coca accompagne ce leger repas. Un Danois nous explique que quelques annees auparavant la route etait bien pire et beaucoup plus etroite. Aujourd’hui Chinois et Thailandais y travaillent pour creer un axe : Chine – Thailande. Le Laos, qui n’a pas les moyens, ni la connaissance, pour construire une route en profite. Sur le chantier donc uniquement des Thailandais et des Chinois travaillent !

14h55 : c’est reparti.

Nous passons une autre zone de travaux. Le bus penche dangereusement mais ca passe.

Par la fenetre, nous voyons un groupe d’enfants avec des harpons et des poissons. Le programme des enfants au Laos semble etre differents de celui des enfants occidentaux qui se resume a l’ecole.

15h23 : arret dans un grand village (sans doute quelques centaines d’habitants). C’est charmant.

15h27 : nouvel arret sans raison. Ah si, ce sont les travaux, comme toujours.

Le paysage change : moins de montagne et une vallee avec riziere et autre champs. L’ensemble est relativement sec, il n’a pas plu depuis des mois au Laos, la saison de pluie devrait bientot revenir (mai, juin).

Nous passons a guet plusieurs petites rivieres. Ca passe sans probleme, les ponts sont en construction.

16h19 : cette fois, c’est un arbre qui est au milieu de la route. Une tronconneuse s’en charge. C’est encore une fois le resultat des travaux qui n’en finissent pas. Les Thailandais y travaillent sur plus de 100 km en meme temps. Bientot, le charme de cette route fatiguante sera perdu, et le trajet sera fait en quelques heures… Sur les hauteurs, une pelleteuse arrache arbre sur arbre, c’est le prix de la modernite.

16h21 : notre chauffeur arrete son moteur, ca va etre plus long que prevu..

16h27 : nous repartons.

Finalement, nous arrivons sur une zone sans travaux et decouvrons la route telle qu’elle etait auparavant : bien pire. C’est etroit au point que nous ne pouvons pas croiser d’autres vehicules sans que l’un se gare sur le cote, et c’est en terre : impraticable durant la saison des pluies. De plus encore une fois le paysage change, nous sommes desormais dans une jungle verdoyante.

Nos vetements sont oranges. Il est 17h20, la fatigue gagne du terrain. Nous n’avons aucune idee de l’endroit ou nous sommes et la distance qu’il nous reste a parcourir.

17h30 : nous sortons de la jungle et arrivons dans une plaine. La route ressemble de nouveau a une route. Nous passons meme sur un pont.

17h46 : la ville approche. Un premier arret pour faire descndre quelques passagers. Nous sommes a 6km de l’arrivee.

18h00 : c’est enfin fini. Nous y sommes ! Pas vraiment frais et plutot odorant. Cette premiere aventure au Laos n’aura pas ete la plus facile, ca change de la Thailande. Pas de doute, nous aurons d’autres aventures dans ce pays…