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Un petit trajet dans un bus public en Inde : Mandi – Dharamsala – Mercredi 9 Novembre 2005

9h30, il est temps de quitter notre guesthouse et de rejoindre le terminal d’autobus de Mandi, petite ville de lla province d’Himachal Pradesh, que nous avions atteint la veille apres une premiere journee de voyage.
Notre destination du jour : Mc Leod Ganj via Dharamsala situe a 10 km de Mc Leod. Sur le papier, cela donne une courte distance de 126 km. Comme nous le constatons neanmoins sur notre carte, la route semble assez escarpee et montagneuses. Jenny qui ne s’etait pas sentie tres bien la veille semble aller mieux ; le soleil est la ; la temperature est agreable. Tout semble reuni pour que le voyage se passe bien.
Nous n’avons que quelques centaines de metres a parcourir et arrivons rapidement aux abords de ce que l’on appelle un terminal de bus. D’ailleurs nous pouvons deja entrendre les moteurs des “monstres” roulants. En effet, presque tous les bus sont du meme modele et assez basique, seule la longueur change suivant le modele. La marque : TATA, une marque locale. Pour decrire simplement les engins, c’est simple : il faut imaginer un cube de tole pose sur 4 roues, percer quelques fenetres dans la tole et deux portes, y ajouter un moteur bruyant et le plus important un klaxon. Bus to Dharamsala
Lorsque nous arrivons a la station peu avant 10 heures, l’activite est intense. Quelqu’un nous interpele. Il s’agit d’un accompagnateur. Il faut savoir que tous les bus public fonctionnent de la facon suivante : 1 chauffeur + 1 accompagnateur. Le role du chauffeur est simple : conduire toute la distance (parfois plus de 12 heures). Celui de l’accompagnateur est multiple : essayer de faire monter le plus de monde possible dans le bnus (surtout lors des longs arrets ou il annonce sans cesse la destination), indiquer au chauffeur grace a un siffler strident quand il doit s’arreter pour faire descendre un passager et puis qunad il peut reparter, et enfin encaisser l’argent (pas de reservation ou de billet prepaye, on monte dans le bus puis on paye). L’un d’eux nous interpele donc : “Ou allez vous ? Dharamsala ?”. Nous repondons “Oui”. A croire, que notre destination etait marque sur nos fronts a moins que ce soit la destination privilegiee des touristes. Il ajoute : “Montez, ce bus va a Dharamsala”. Nous avons de la chance, pas d’attente car le bus est en partance.
Nous montons donc dans le bus indique et autre coup de chance une banquette entiere de 3 personnes est disponiles, cela nous laisse la place pour nous deux et nos deux gros sacs a dos. Le bus est compose de nombreuses rangees serrees de 2 banquettes : une large pour 3 personnes, une plus courte pour 2 : 5 personnes par rangee. Pour avoir 4, il faut prendre le service “de Luxe”. Il est egalement compose de deux portes, une pour la montee et une pour la sortie mais personne ne respecte ce code.
Nous attendons encore quelques minutes afin de remplir le bus puis nous demarrons. Il est environ 10h.
Dans les premiers kilometres, nous jouons le role d’autobus urbain, les gens montent et descendent sans cesse. D’ailleurs, ils ne payent meme pas. L’accompagnateur est deborde. Heureusement la ville est petite et nous avons vite fait de sortir de celle-ci.
Le chauffeur commence deja a jouer avec son klaxon, il s’agit de prevenir les pietons que l’on va probablement les ecraser s’ils ne bougent pas tres vite. C’est aussi utile dans les virages pour eviter les collisions, des panneaux sont d’ailleurs parfois presents a l’entree des virages pour signaler l’obligation de klaxonner.
Des la sortie de la ville, la route devient difficile : montee, descente et de nombreux virages. En incluant les nombreux arrets pour faire monter ou descendre des passagers, nous effectuons sans discontinuite le cycle suivant : freinage, arret ou virage, acceleration.
Il est 10h30. Jenny ne se sent pas bien, rapidement le sac pris en cas d’urgence est rempli par le petit dejeuner du matin a moitie digere. Le voyage risque d’etre long pour elle. Elle est directement suivie par une passagere qui vomit directement par la fenetre. Notre pour plus tard : eviter de longer un bus de trop pret. C’est d’autant plus vrai que nous croisons un autre bus ou une petite fille est train de faire la meme chose. Tres rassurant pour la suite. Petite consolation, Jenny n’est pas toute seule.
Il est 11h, les paysages que nous traversons sont magnifiques. Verdoyant (palmiers et arbres), une riviere au fond d’une gorge et les montagnes dans le fond. Malheureusement tout le monde ne peut pas en profiter : Jenny se sent toujours aussi mal et essaie en vain de se reposer, l’autre passagere doit pour la deuxieme fois passer sa tete par la fenetre
Le bus peine dans les montagnes, la boite de vitesse doit compter 4 ou 5 vitesses mais le conducteur se contente d’en utiliser 2. Cela laisse le temps de decouvrir le zoo qui defile sous nos yeux : des troupeaux de moutons et de chevres dans lesquels le bus doit se frayer un chemin (ce qui semble avoir le don d’enerver notre chauffeur), quelques singes et chiens errants, et une multitude de vaches.
11h15, il y a un bus devant nous. C’est la course. Si nous le doublons nous pourrons recuperer tous les clients en amont. Les virages sont pris au plus court et les accelerations et freinages sont encore plus marques. Cela n’aide pas Jenny. 11h30, c’est peine perdu, l’autre bus est plus rapide. Notre chauffeur se calme un peu mais il est toujours aussi violents sur ces differentes pedales.
Cela fait 1h30 que nous sommes partis. 40 km sont couverts. C’est honorable.
Nous voyons quelques champs maintenant. Quelques paysans les labourent avec une charue tiree par des boeufs. Ici pas de tracteurs. Nous traversons aussi quelques villages ou l’on peut toujours appercevoir des gens au bord de la route en train d’attendre. Probablement, il n’y a rien a d’autre a faire. Je me demande de quoi ils peuvent bien vivre. Chaque village donne lieu a au moins un arret. C’est usant et fait descendre notre moyenne horaire.
Nous croisons un bus sur le bord de la route, nous nous arretons, il est vide et semble en panne. Son chauffeur explique en Indhi son probleme, il charge egalement quelques pieces defaillantes dans notre bus, apparemment un probleme avec une roue. Puis nous repartons en le laissant derriere nous. Je ne sais pas combien de temps il devra attendre pour etre depanne et j’espere que nous n’aurons pas ce genre de mesaventure (la veille nous y avions eu droit avec un pneu explose !).
Il est 11h45, premier stop de 30 minutes. Nous sommes presqu’a la moitie du chemin. Jenny en profite pour souffler un peu et moi pour etirer mes jambes, les banquettes sont vraiment proches les unes des autres, on dirait qu’elle se rapproche a fil du temps. Ca monte et ca descend du bus. Certains passagers en profite pour ce racler bruyament la gorge et cracher comme cela semble etre la tradition pour les hommes en Inde.
12h, a l’arret, il commence a faire tres chaud dans le bus, la climatisation naturelle realisee par les fenetres ne fonctionne pas. Le bus se remplit a nouveau, nous attendrons d’etre au complet pour repartir… Cependant personne n’a cette fois ci besoin d’aller sur le toit.
Je commence a avoir faim mais je n’ose pas mange, le voyage est encore long et il risque d’y avoir encore beaucoup de virages. Ca attendra donc l’arrivee. L’accompagnateur donne quelques grands coups de sifflet afin de rappeler tous les passagers et notamment ceux qui se seraient attardes dans les restaurants. Tant pis pour ceux qui n’ont pas entendu. Nous repartons.
12h30, la route a ete emporte par un glissement de terrain, probablement le resultat de la derniere mousson. Un passage temporaire fait de terre et de pierres fait office de route. Ca secoue mais notre robuste bus passe sans probleme.
12h45, notre bus est en face d’un bus venant dans le sens contraire au milieu de la route. Les deux chauffeurs se font face et semblent s’expliquer par signes. La route est trop etroite pour deux bus et chacun semble vouloir avoir le dernier mot. Finalement notre chauffeur cede et fait une marche arriere pour laisser passer. En general, dans ce genre de situation, c’est la loi du plus gros. C’est pourquoi il faut etre vigilant lorsque l’on est un pieton car on est JAMAIS prioritaire. Dans le cas de nos deux bus, c’est la loi du plus tetu.
Le moteur et les freins sont tres bruyants, cela commence a etre fatiguant. Je commence egalement a avoir mal aux fesses. On ne peut pas dire que les sieges soient tres confortables mais il est vrai aussi que ca pourrait etre pire.
Nous croisons un camion dans le fosse. Il a eu de la chance si on peut dire, il est tombe cote montagne. Personne autour du camion, il doit etre la depuis un certain temps.
Il y a desormais de plus en plus de champs, ce qui signifie aussi beaucoup plus de villages et donc d’arrets pour deposer ou prendre des voyageurs. Tous les arrets sont tres violents, les Indoux sont calmes en general mais au volant se sont des nerveux. Notre chauffeur en est la parfaite illustration.
La route est de plus en plus defonce mais nous arrivons a Beignat, notre second stop. Il est 13h. Une multitude de vendeurs a la sauvette montent dans le bus dans l’espoir de faire un peu de business. Leurs friandises ou autres marchandises ont peu de succes. Leurs journees doivent etre longue egalement et pour quel revenu ? La station de bus est une vraie anarchie, il est difficile pour un bus d’y entrer et d’y ressortir, les coups de klaxon sont nombreux, au milieu des bus et des gaz d’echappements, des voyageurs se faufilent et essaient de trouver leur bus.
13h15. Nous repartons. La route est quasi-neuve. Une premiere en Inde. Cela n’est que passager evidemment et la route revient tres vite comme a l’habitude : defonce. Cette fois, c’est sur, j’ai tres mal aux fesses et mon dos commence aussi a donner des signes de fatigue.
13h30, changement de paysage. Nous arrivons sur un plateau a environ 1200m d’altitude. Il y a des plantations de riz et surtour de the. L’ensemble est tres joli. Au loin, nous appercevons les hautes montagnes de l’Himalaya. Le voyage semble de plus en plus long. Jenny semble encore plus fatigue mais elle tient bon. Il reste environ 40 km, soit pres de 2 heures de route !
13h50, nous traversons Palampur. Dehors un homme portant un trident fait la manche. Apparemment pas de long stop dans cette ville. Bonne nouvelle, nous arriverons plus vite.
13h52 : fausse joie. L’arret est a la sortie de la ville. D’ailleurs nous devons changer de bus. L’arret se prolonge, comme a l’habitude nous attendons que le bus soit plein.
14h20, nous repartons enfin. Nous passons probablement le 2000eme virage. Une grosse vieille femme assis a cote de moi m’ecrase dans chaque virage a gauche, je dois etre un bon dossier pour elle.
Les derniers km sont simplement horrible. La moyenne horaire chute a moins de 15km/h. C’est la sortie des ecoles, notre bus s’occupe du ramassage scolaire. Nous nous arretons toutes les 2 minutes. Je ne profite du paysage mais essaie d’oublier mon corps qui reclame un peu de repos. L’arrivee devient une obsession
16h : nous arrivons enfin. Jenny fete l’arrivee par un dernier passage aux toilettes afin de vomir une derniere fois. Nous decidons de prendre un taxi pour les derniers kilometres jusque Mc Leod Ganj, nous avons eu notre dose de bus pour la journee.
Au final, le rapport longueur / prix est imbattable : 100 Rs (2 euros) / 6 heures de distraction. Sans aucun doute nous recommencerons prochainement et je suis sur que tous ces voyages resteront longtemps dans nos memoires… Vive les transports publics !



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2 responses to “Un petit trajet dans un bus public en Inde : Mandi – Dharamsala – Mercredi 9 Novembre 2005”

  1. Lucile says:

    Coucou !
    Ce petit mot sur votre tajet en bus m’a fait bcp rire… désolée mais j’ai un peu de mal à vous plaindre. Je trouve votre aventure tellement formidable ! C’était vraiment vraiment très drôle.
    Par contre, j’espère que Jenny va mieux ? vos tubes digestifs ont l’air d’être mis à rude épreuve ms c’est tellement génial.
    Je vous embrasse.
    Prenez soin de vous
    Lucile

  2. astral_240 says:

    Ce petit passage m’a fait aussi beaucoup sourire. Il faut dire que je suis deja allée en Inde et que les transports en commun sont toujours dans ma memoire! L’impression d’etre dans un jeu video est toujours la! J’y retourne au mois d’Octobre et cette fois je compte aller jusque Dharamsala alors pourvu que cela soit moins penible pour moi que pour Jenny!!

    Merci beaucoup pour cet article qui me fait patienter jusqu’a mon depart.

    Celine

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