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Poursuite de l’exploration au Laos

Quitter Luang Nam Tha fut aussi difficile que d’y arriver. Pas que la route soit aussi mauvaise (bien que pas tres bonne non plus…) mais du fait du nombre de voyageurs. Quelque detail : en ce dimanche 12 mars, nous etions pret a 7h45 du matin (petit dejeuner avale, et sac a dos range) et nous nous dirigions vers la place en terre battue faisant office de gare routiere. Arrivee au guichet pour acheter notre billet, nous avons la desagreable surprise d’apprendre que notre bus partant pourtant a 8h30 est plein. Aucune alternative, le prochain est le lendemain meme heure. D’autant plus rageant que nous avions hesite a acheter le billet avant notre petit dejeuner, vers 7h. Bref, nous sommes coinces. Un groupe de touriste dans la meme situation essaie de prendre un minivan : tarif 19 dolars par personne pour aller jusque Luang Prabang soit 3 fois plus que le tarif normal. Nous souhaitons faire que la moitie du chemin mais 10 dolar reste un important montant pour nous. Mais comme le choix est restreint, nous sommes ok. Malhreusement pour nous, le chauffeur du van ne voyant pas d’interet a prendre 2 personnes de plus pour le meme montant (130 dolars pour lui) refuse. Nous en sommes au meme point. Finalement nous decidons d’attendre pour prendre le prochain bus vers Udom Xai au milieu de notre chemin. Le bus est a 10h30 sur notre ticket. Un autre touriste a demande la meme information : 11h. Finalement nous partons a 12h.
Le trajet est comme les autres : long (4h pour 130 km), fastidieux mais avec des paysages assez joli : montagnes, verdures comme cela semble etre le cas dans tout le pays.
Finalement nous arrivons a destination, fatigue mais pas epuise. Nous avons encore de l’energie pour faire un autre petit bout : 80 km entre Oudom Xai et Pak Mong. Cette fois, pas de bus mais une jeep. La jeep est un pick up ou les passagers ont deux bancs lateraux. Un pick up peut prendre 9 passagers. C’est souvent assez peu comfortable et tres lent. Notre pick up est deja rempli de caisse de fruits, de sacs de cartons. En nous serrant bien, deux autres passagers nous rejoignent a l’arriere tandis que les proprietaires de toute cette cargaison sont a l’avant. Il y a des privilegies. Le toit est aussi plein, nos sacs completent le chargement. Nous partons, la route sera longue 2h30 et ponctuee des faits suivants :
– apres quelques kilometres, nous ajoutons 4 gros sacs de grain a l’arriere, nous n’avons plus de place pour nos jambes.
– un carton tombe du toit, et repend de nombreux fruits sur la route.
– deux passagers montent, accompagnes de 2 chiens. A l’arriere nous sommes 4 plus deux chiens. L’un des chiens passe la plupart de son temps sa tete entre mes cuisses, pas de place ailleurs. C’est plutot infortable pour moi mais son maitre s’en fout. Ils sont occupes a racler leur gorge et cracher : ce processus a lieu au moins une fois toutes les deux minutes.
– L’un des nouveaux passagers est malade est vomi plusieurs fois. C’est tres agreable.
– La nuit tombe et il commence a faire froid.
Finalement nous arriovns vers 18h30. Pak Mong, croisement entre 2 routes. Pas grand chose sur place mais une guesthouse qui nous accueille pour la nuit (une chambre ou on trouve juste un lit dont on se demande comment il a pu passer par la porte !). Demain nous finirons le trajet : il reste 35 km vers Nong Kiaw et 1 heure de bateau pour Muang Ngoi Neua. Pour l’heure, une douche froide et une soupe de nouilles et au lit.
Le lendemain matin, nous partons dans un petit camion (meme principe que le pick up : passager a l’arriere, serre et a l’air). Nous nous faisons arnaquer sur le prix. Ce n’est ni la premiere fois, ni la derniere, mais c’est toujours aussi deplaisant. Nous arrivons en un peu plus d’une heure. Un petit dejeuner a Nong Kiaw et nous allons vers la riviere. Le prochain bateau est a 11h. Il est 9h30. Attendre, encore attendre. Les transports en commun au Laos sont de la meme trempe qu’en Inde mais la frequence est vraiment faible et de ce fait nous passons autant de temps a attendre qu’a voyager. Le pays en lui meme, ou du moins ce que nous en avons vu pour le moment, est vraiment beau mais bouger peu devenir un enfer. Nous en sommes a 24 heures pour effectuer 230 km. Il nous en reste 10 pour remonter la riviere.
Nous visitons Nong Kiaw rapidement car nous avons nos sacs a dos et c’est plutot lourd. Ce village est coupe en deux par la riviere. Les deux rives sont relies par un grand pont. Il n’y a pas grand chose a voir. Apparemment il y a des caves aux alentours mais nous n’irons pas les voir. Nous preferons nous concentrer sur Muang Ngoi Neua qui semble prometteur.
11h00, le bateau est la. Bien sur, nous ne partons pas a l’heure. Des fois que des retardataires viennent completer le bateau non plein. 11h20, le pilote essaie de demarrer le moteur qui refuse de demarrer. Son assistant se precipite (a la vitesse Laosienne : en marchant) sur le moteur, tandis que le pilote continue d’essayer. Ca ne marche toujours pas. Le pilote sort une pagaie, et commence a s’eloigner de la rive. Il est maintenant sur que nous n’allons pas nous echapper et en prendre un autre. 30 minutes passent, toujours rien. Un coup de marteau sur le moteur, un changement de piece, rien y fait. UN autre bateau nous remorque sur quelques dizaines de mettre puis nous echouons sur une ile au mileu de la riviere. Un troisieme bateau arrive. Les passagers decident tres vite de quitter ce bateau deffectueux et de prendre l’autre malgre les consignes de notre pilote. Nous montons dans l’autre bateau et nous appretons a partir lorsque le moteur du premier demarre enfin. Le pilote essaie de nous faire revenir dans son embarquation. Pas question ! Il aurait pu verifier son moteur avant de partir et surtout quitter la berge n’etait pas tres fair play. Une heure a remonter la riviere et nous arrivons.
Muang Ngoi Neua est un petit village isole. Le seul moyen d’acces est par bateau. Cela fait tout son charme. Il y a quelques annees, ce village etait comme tous les villages du Laos : isole, avec ses propres traditions, concentres sur l’elevage et la culture. Un evenement declencheur inconnu pour moi, a transformer en quelques annees ce village. Aujourd’hui le village vit du tourisme : plus de 15 guesthouse, des restaurants, des guides pour le trekking, des magasins… Avec le tourisme est venu l’electricite (enfin 3 heures par jour pour la lumiere) et le telephone (installe juste le jour de notre arrivee).
Malgre ce developpement soudain, le village est paisible et garde un peu de traditionnel (pas de souci par exemple pour les volailles, elles sont encore partout dans le village, je me prepare deja a un reveil matinal par chant de coq). Pas de voiture, pas de mobylette, juste la marche et les bateaux. Les montagnes aux alentours sont egalement magnifiques et la riviere coule tranquillement. Ce village a quelque chose de paradisiaque pour tout touriste qui vient de survivre a plusieurs heures de trajets pour l’atteindre. Alors nous etendons notre sejour sur place, surtout qu’avec un bungalow avec vu sur la riviere pour 1 dollar par nuit, nous n’allons pas nous ruiner. Nos 2 et demi sur place passent finalement assez rapidement :
– petite randonnee pour voir des caves et les villages voisins qui sont beaucoup plus traditionnels (comme ceux que nous avions vu lors de notre trek a Luang Nam Tha) meme si nous voyons deja apparaitre un complement dans l’economie locale : les villages profitent de la proximite de Muang Ngoi Neua pour essayer de profiter de la manne touristique : deux guesthouses et quelques restaurants se sont construits rapidement dans le village.
– canoe sur la riviere : difficile pour les doigts et les bras mais les gorges formes par la riviere (Nam Ou) valent le detour. Tout comme, l’incroyable nombre de papillons se reposant sur les bords sabloneux de la riviere. Quand nous approchons et qu’ils prennent tous leurs envols, c’est comme un nuage blanc en face de nous.
– lecture, repos, ecriture de notre prochain recit sur le blog et rencontre avec d’autres voyageurs.
C’est avec plein d’energie retrouvee que nous reprenons la route ou plutot la riviere pour nous rendre a Luang Prabang, la ville a visiter au Laos. Le trajet se fait pour une fois sans encombre mais est vraiment incomfortable. Le parcours en bateau fut vraiment facile et sans probleme. Arrive a Nong Kiaw, nous prenons a camion : toujours le meme principe : deux bancs lateraux a l’arriere pour les voyageurs. Le camion est plein : 25 passagers, on ne peut pas en mettre un de plus, des petits sieges en bois ont ete ajoute dans l’allee centrale pour optimiser le peu de place restant. Nos jambes sont bloques et peuvent difficilement bouges. Le dossier est minimal et notre dos repose plutot sur une barre de fer du camion. La premiere heure est ok, apres ce fut le supplice pour les 2 heures suivantes entre les jambes que l’on ne peut etendre et les fesses qui font mal sur ces sieges pas tres tendre.
Lorsque nous arrivons, nous sommes presque detruits. Le dernier parcours entre la station de bus et la ville est heureusement rapide.
Nous trouvons rapidement une guesthouse parmi les centaines que semblent abriter la ville…
C’est sur, il y a des choses a voir a Luang Prabang !



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