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Luang Nam Tha : retour vers le… passe

La ville

Le trajet mouvemente jusqu’a la ville n’etait plus qu’un souvenir dans nos tetes (pas dans notre corps), nous faisions place a la decouverte du Laos en commencant par Luang Nam Tha – une ville du nord ouest du Laos, proche de la frontiere chinoise, capitale de la province du meme nom.
Des l’arrivee, la ville de 40000 habitants nous revele sont visage : quelques grandes rues dont la majorite en terre battue, quelques habitations en bois ou en ciment, la plupart des pavillons individuels construits selon l’architecture classique du Lao ou de la Thailande, des magasins bien fournis en produits chinois de faible qualite sans aucun effort apparent pour les mettre en valeur et finalement tres peu de circulation : pas de voiture (vraiment trop cher pour un Laosien – le Laos est un pays a classer au meme niveau que le Nepal ou le Bangladesh, soit tres pauvre. A cote, la Thailande ou meme le Viet Nam sont relativement riches), quelques motos et velos plus quelques rares pietons. Il est 18h et au final les rues de la “ville” sont plus frequentees par les volailles que par les hommes.
NOus trouvons une petite guesthouse, Tsunami Guesthouse – d’ou vient ce nom ? Le Laos n’a pas d’ouverture sur la mer… pas de danger de tsunami… Le proprietaire est aussi policier a ses heures perdues… enfin il semble que son metier ne lui prend pas trop de temps. Il explique a Jenny qu’il n’y a pas de crime ou delit ici. 2 dollars, c’est le prix de notre chambre sombre avec un grand lit et un ventilateur qui fonctionne. Toilette et douche froide sont a l’exterieur. Prix honnete et proprete tolerable.
La nuit tombe, les rues sont quasi desertes : poules et coqs sont couches, les habitants semblent l’avoir toujours ete. Seuls quelques touristes cherchent un restaurant dans la penombre, l’eclairage public fait defaut – pas si etonnant quand on sait que Luang Nam Tha n’a l’electricite 24h/24 depuis seulement quelques annees. Nous dinons, passons rapidement sur Internet (au Laos, c’est la seule chose qui semble hors de prix). Nous sommes au lit vers 21h, fatigue, un peu de lecture et nous dormons vite.
3h du matin (ou un peu plus tard), un coq pousse son cri, puis un deuxieme, et puis tous les coqs de la ville se repondent en echo. Difficile de dormir, demain je penserai au boule quies… Je m’interroge : sommes nous vraiment dans une ville ou plutot un grand village ?
La vie semble vraiment paisible dans Luang Nam Tha, meme le matin c’est calme. Nous nous renseignons pour un trek, nous essayons egalement d’aller changer de l’argent (ATM introuvable dans la region, et plus generalement au Laos), mais les 2 banques de la ville sont fermes. C’est aujourd’hui la journee de la femme au Laos. Apparemment, le Laos a herite de la France son gout pour les jours feries : en moyenne un par mois. Un habitant nous precise que ces jours sont souvent consacres a la fete ou enfin boire et manger. Cela se confirmera durant toute la journee : dans chaque village et dans Luang Nam Tha, des rassemblements bien arroses ont lieu. Les hommes profitent aussi de la journee de la femme.
La ville n’est pas tres excitante. C’est une ville qui a un avenir pourtant, au milieu de la route qui se construit entre la Chine et la Thailande, la ville devrait profiter grandement de ce nouvel axe. Aujourd’hui, c’est plutot une ville permettant aux villageois des environs d’echanger leurs produits dans le dynamique marche de la ville. C’est aussi un point de depart interessant pour les treks vers les villages traditionnels voisins.
Nous louons des velos pour sortir de la ville et explorer les alentours. Nous n’avons pas besoin d’aller tres loin pour changer d’epoque.

Les villages et la campagne
Les environs de Luang Nam Tha sont occupes par des rizieres. Le terrain etonnament plat dans cette region montagneuses permet d’avoir de nombreux champs et l’irrigation doit permettre deux recoltes car en cette periode seche de l’annee ou les terrasses devraient etre en friche. Ainsi les rizieres sont verdoyantes et pedaler au milieu de ce decors a quelque chose de merveilleux. D’autant que l’on devine les montagnes dans le fond du paysage. Dans les canaux d’irrigation, des enfants sautent dans l’eau et s’amusent. Le soleil est la, il fait tres chuad. DEs la sortie de la ville, la route s’est transforme d’abord en route defonce puis apres une bifurcation en chemin de terre. Au Laos, le nombre de route asphaltee se compte sur les doigts des mains.
Nous arrivons rapidement au premier village. Nous en visiterons beaucoup d’autres (lors de cette visite a velo mais aussi lors de notre trek ou nous dormirons 2 nuits au sein de deux villages differents). A quelques differences pres, notamment ethnique, nous retoruvons souvent les memes caracteristiques d’un village a l’autre : maisons sur pilotis construites en bois avec un toit en feuille de bambou (cela reste a confirmer) ou pour les plus modernes en taule, certaines de ces maisons ont meme des murs de bambous. C’est vrai qu’ils n’ont pas a se preocuper du froid. Les villages ne possedent bien sur pas d’electricite mais certains possedents des panneaux solaires ou un groupe electrogene pour prolonger la duree des soirees mais nous verifierons que de toute facon les villageois sont habitues a vivre au rythme du soleil : au lit tres tot et reveil vers 5h ou 6h. L’economie du village est a 80% base sur l’agriculture : en general le village fait office de ferme geante : volailles, cochons, vaches, canards se cotoient et font partie integrante du paysage du village. D’ailleurs ils sont en totale liberte. Nous nous demandons comment chaque famille reconnait sa poule ou son cochon ! Il doit parfois y avoir des pertes… Les cultures ne sont en generale pas tres loin : riz, pomme de terre, et autres legumes. Parfois ontrouve egalement quelques bananiers ou papayers (?) permettant d’agrementer les repas. Nosu pouvons temoigner apres avoir mange 7 fois dans des villages lors de notre trek que la diversite n’existe pas vraiment : riz, riz et toujours du riz. 3 fois par jour meme au petit dejeuner. Les Laosiens semblent vraiment habitues, nous apres 6 repas avec du riz, nous etions au bord de l’overdose. Je pense qu’en rentrant en France, nous allons boycotter le riz pour un certain moment. Le reste de l’economie du village a plusieurs orgines et depend des ethnies presentes dans le village (chacune a en quelque sorte sa specialite) et aussi de l’environnement du village : peche et chasse, cueillette dans la foret, tissage, fabrication de papier (a base de bambou), ou encore une nouvelle mode le caoutchouc (a la demande de la Chine, qui doit avoir des besoins, de nombreux villages sont en train de raser des pans entiers de forets pour planter des heveas, premiere recolte dans 5 ans. Les villageois semblent vraiment esperer dans ce nouveau marche. Ce qui m’etonne est que cela est une demande chinoise. Je me rend compte que le Laos est vraiment un pays dependant : pour construire ses routes, mais aussi pour tous les produits manufactures (qui viennent soit de Chine, soit de Thailande). L’economie du pays fonctionne grandement grace aux aides internationales. Bref l’ensemble du pays semble vraiment dependant. Les seules choses ou presque fabriques au Laos sont la biere, les cigarettes et bizarrement (car elle semble manquer partout) l’electricite dont le Laos est fier d’exporter une partie de sa production en Thailande). Une nouvelle source de revenue pour les villages est le tourisme. Depuis quelques annees, celui-ci se developpe et pour le moment est bien controlle : les treks sont organises dans le but d’en faire profiter les villages visites. Encore une fois, une association etrangere est derriere ce developpement.
Notre balade en velo nous permet de voir la fabrication tres manuel de papier, les metiers a tisser pour realiser de jolies pieces en soie, une cascade et 4 villages. A chaque traversee, c’est vraiment un depaysement total. Il semble que le temps est passe sur chaque village sans en changer les traditions ou les modes de vie. Seules, parfois un reservoir en beton, un T-shirt porte par un villageois, ou d’autres anachronismes finalement peu frequent nous rappellent que nous sommes bien au XXIeme siecle.

Le trek
Le lendemain nous partons pour un trek de 3 jours a la decouverte de la nature et des villages. Nous resterons notamment dans des villages de 2 ethnies differentes. Il faut savoir que le nord du Laos est peuple de nombreuses ethnies differentes provenant parfois de Chine, du Viet Nam ou d’autres contrees. Ainsi nous pouvons parfois constater de grandes differences dans les tenues ou les specialites de chaque village. Notre deuxieme nuit dans un village Hmong est etonnante tant les habitants portent en eux des physiologie chinoise : yeux tres brides et paleur du visage. Les tenues des femmes sont magnifiques.
Durant ce trek, que faute de volontaires, nous avons effectue a 2 plus un guide, nous avons vraiment pu apprecier ces differentes cultures mais aussi par l’intermediaire de notre guide quelques coutumes du Laos. En ajoutant a cela, les paysages de jungles, de rizieres, de forets, de plantations de caoutchouc ou de tek, pas de doute, le trek fut vraiment une experience. Bien plus interessant et authentique que celui realise en Thailande (qui etait plus amusant a tout point de vue).

Retour a Luang Nam Tha
Apres 3 jours ou plutot 2 jours et demi car les distances de marche sont relativement faible (ce qui semble tout a fait convenir a notre guide qui d’entree nous annoncait qu’il n’aimait pas trop le metier de guide car c’etait dur et il etait faignant, une qualite partagee par de nombreux Laosiens apparemment), nous rentrions a Luang Nam Tha. Rien n’a change dans la ville. Une douche, une petite lessive, quelques minutes sur Internet, un fruit shake, une biere et un diner complete notre jour de retour. Nous devons nous reposer le lendemain nous avons une journee de transport qui s’annonce longue…



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