La fin de l’aventure en Inde
Le moins que l’on puisse dire est que le voyage vers Pondichery fut long. Partant de Palolem, nous prenions un premier bus de nuit vers Bangalore. Cette premiere partie fut mouvementee : notre etroite couchette placee a la verticale de l’essieu arriere ressemblait plus a un trampoline qu’a un lit ! Difficile de dormir dans ces conditions. Arrivee au petit matin a Bangalore, capitale du Karnataka presentant que peu d’interet pour le visiteur, nous decidions de prendre directement un bus pour Pondichery. Le probleme est qu’une fois de plus le bus nous deposa quelque part dans la ville. Ou ? Aucune idee mais pas a l’endroit voulu. En desespoir de cause, nous prenions un rickshaw qui au passage nous escroquait mais avait le merite de nous deposer quasiment au pied de notre prochain bus (bien que je doute qu’il l’ait fait expres). Ce bus etait un super deluxe, volvo, avec meme la tele (ou ils paseront presqu’en boucle un bon film boolywoodien). Apres nos 14 premieres heures de bus, nous repartions pour 7 supplementaires ! C’est le prix a payer pour traverser le pays.
L’arrivee fut comme une delivrance bien que nos efforts ne soient pas termines. Arrivant en fin de journee, la plupart des hotels que nous visitions etaient pleins ou trop cher. Pres de 3 a 4 kilometres de marche avec sac a dos et grosse chaleur ! Pas vraiment ce que nous souhaitions pour notre arrivee. Finalement, apres plus d’une heure de recherche dans la ville, nous tombions dans une ruelle puante du centre ville sur une guesthouse. L’entree ne payait pas de mine… les chambres non plus : une cellule de prison doit etre a peu pres de la meme qualite : fenetre reduite a la taille minimum, deux lits simples, une chaise, une table, un ventilo, le tout dans 5 metres carre. Le prix defit cependant toute concurrence : 100 Rs et toilette et douche commune relativement propre. Le tout occupe majoritairement par des Indiens.
La chambre s’averera parfaitement vivable meme si un peu morose apres 3 nuits ! La ville de Pondichery au contraire nous decevra un peu. Nous avions en effet lu beaucoup de bien a propos de la ville. Ancien comptoir francais rendu a l’inde dans les annees 50, la ville devait temoigner d’un mixe entre culture indienne et francaise. Je pense que la ville aujourd’hui ressemble beaucoup plus a une ville indienne ! De l’histoire francaise de la ville, on peut tout de meme trouver quelques temoignages : un hotel de ville, quelques maisons de style colonial, des eglises, les policiers portant un kepi, une vieille 403 ou R4 dans la rue, les noms des rues en francais et tamil, quelques boulangeries vendant baguette ou croissant qui, ma fois, ressemblent d’assez pres a ce que l’on peut trouver en France, un lycee francais, beaucoup de francais dans les rues (il semble que la ville soit un MUST pour les tours operators francais, et il reste encore beaucoup d’expats dans la ville). Pour le reste, la ville semble plus sous l’influence indienne : circulation chaotique (sutour lorsque l’on est a velo ! Jenny peut en temoigner), salete, bord de mer malheureusement non amenage… L’influence est egalement celle de Sri Arubino et de La Mere (une francaise !) ayant cree une sorte de religion/communaute/secte autour d’ancienne croyance indienne et du yoga. Difficile pour moi de situer ou exactement cela se situe mais beaucoup de locaux semblent etre tres attaches a ces deux personnages ayant vecu et etant enterre dans la ville. D’ailleurs leur influence est partout et leur communaute possede de nombreuses instistutions de la ville (bien plus que les francais) : fabrique de papier (ouverte au public et offrant un spectacle vraiment interessant : fabrication du papier a partir de coton jusqu’au collage et finition des articles en vente dans la boutique), nombreux hotels et Guesthouse, magasins… La communaute possede meme une ville (Auroville) qui a pour but de representer un modele de developpement : energie renouvelable, traitement des dechets et eau usee et de supprimer la notion de nationalite : Auroville est une ville de l’humanite, pas d’un pays particulier, la Mere a dit. Je reste perplexe sur le projet pourtant finance par des organisations telles que l’UNESCO quand je vois que leur plus grande realisation est une sorte de boule geante aux murs en marbre permettant aux membres de mediter ! La visite de la ville, semi echec a ce jour (1500 habitants sur 50000 prevus), nous renforcera dans le sentiment que tout semble tout de meme a la limite entre secte et communaute libre.
Finalement notre escale a Pondichery aura ete assez agreable et aura permis un retour a l’Inde veritable, rien de tel pour la fin de notre sejour ici !
Nous quittons le territoire de Pondicherry pour un court voyage vers Mamallapuram (pas facile a prononcer), une petite ville touristique au sud de Chennai. Il est facile de comprendre pourquoi elle est touristique : jolie plage, et de nombreux temoignages historiques. Parmi ceux-ci : un temple datant du 6eme siecle et donnant sur la mer, des scultures et monuments directement realises sur les roches qui faconnent le relief de la ville (en visitant j’en profite pour chuter sans gravite pour la n-ieme fois du voyage, a croire que le fait d’etre a l’autre bout du monde me desequilibre !) incluant une fresque magnifique realisee sur un panneau rocheux ! La ville est bruyante mais pas a cause des voitures pour une fois mais plutot a cause des nombreux tailleurs de pierre qui a longueur de journee realise des oeuvres impressionnantes a destination des differents temples du pays et du monde, et des touristes. Nous resterons deux jours dans la ville, suffisament pour profiter de la plage (meme si nous garderons un souvenir mitige de l’ocean Indien puisque nous nous sommes faits attaquer par une horde de petites crevettes transparentes sautant sur nous !!! Pas dangereux mais plutot desagreables quand elles viennent se loger dans le maillot de bain !) et des differentes attractions touristiques incluant un spectacle de danse traditionnelle assez impressionnant : qui a dit que la valse etait difficile a danser ? Une explication en preliminaire de la danse nous expliqua en effet que la danse est tres symbolique et que visage, doigt, corps et pied expriment quelques choses souvent en relation avec la religion et que l’ensemble de la danse decrit une histoire provenant de la religion.
Notre dernier trajet en Inde fut l’un des plus court : une heure pour rejoindre Chennai, la capitale du Tamil Nadu et aussi la ville ou nous decollerons pour notre prochaine destination : Singapour. Dans le bus, nous rencontrons un Irlandais : “Chennai est la ville que j’aime le moins en Inde, excepte acheter des livres et attraper un train pour quelque part d’autre, il n’y a rien a faire”. Pas un bon debut, nous avons 2 jours et demi a passer ici. La ville s’averera effectivement assez difficile et frustrante. Il semble que tout projet que nous voulons effectuer ici tourne plus ou moins au vinaigre…
Les visites s’averent difficile, trouver un restaurant aussi, trouver un poste Internet encore plus ! Neanmoins nous essayons de profiter au maximum de nos derniers jours en Inde et de finir sur une bonne note…
En effet, Chennai n’est pas la ville la plus touristique du pays et on comprend pourquoi. Tout d’abord, la ville est plus sale que les autres. La pollution n’est pas importante, la mer bordant la ville permet surement de purifier l’air, mais elle ne purifie pas la riviere noire et plus que puante traversant la ville. Officieusement la ville est la plus odorante du pays, heureusement nous ne sommes pas la en plein ete ! Les sites touristiques se comptent sur une main, peu pour une ville de 4 millions d’habitants et y acceder n’est pas facile. Neanmoins certains sont interessants : la catedrale St Thomas, la seule cathedrale batie sur la tombre d’un apotre de Jesus avec St Pierre de Rome. La cathedrale est asez petite mais sa blancheur et son architecture sont vraiment jolis. Le palais de justice est soit disant le second plus grand au monde apres Londres, outre l’architecture particuliere, se promener entre avocats et juges est assez amusant, surtout de voir qu’ils portent une tenue aussi “ridicule” que peu pratique en ces fortes chaleurs ! Les temples de la ville refletent aussi l’architecture que l’on retrouve dans les temples du Sud de l’Inde, un bon appercu pour nous qui n’avons pas eu le temps d’explorer cette partie de la ville… On peut aussi voir un vieux fort peu passionant, quelques vieilles eglises, des rues commercantes. Et puis c’est tout. Cela nous laisse le temps de preparer notre depart d’Inde.
Et comme cela n’est pas suffisant, nous avons par erreur effacer toutes nos photos de notre appareil : plus de 500 photos prises lors du dernier mois. Mais il semble qu’il y ait un moyen de les recuperer en utilisant un logiciel de data recovery. Nous croisons vraiment les doigts car perdre ces souvenirs seraient vraiment une mauvaise nouvelle pour nous. Preuve que tout est difficile a Chennai, pas moyen de trouver un ordinateur avec un port USB ou Windows 2000 ou XP pour effectuer la recuperation !!!
Voila donc que s’acheve l’aventure en Inde. Prochain post depuis Singapour ou depuis la Malaisie !
Tags: BIG TRIP 2005-2006, En francais 2005-2006, Inde
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