BootsnAll Travel Network



Chine : une fausse bonne idee ?

Notre voyage vers la Chine commenca de Sappa vers 12h. Un minivan, juste un peu en retard et enfume par le conducteur n’ayant que peu de scrupule par rapport a la sante de ses poumons, nous emmenait alors vers notre derniere destination au VietNam : Lao Cai, la ville frontiere. Un peu de moins d’une heure trente de descente pour y arriver, cette premiere partie etait la plus facile du long voyage qui devait nous emmener pres de 1000km plus au nord a Lijiang en plein coeur de la province du Yunnan et a 2400m d’altitude…
14h, nous commencions le passage de la frontiere. Deux fiches a remplir cote chinois : immigration et precaution sanitaire (la question “a-t-on ete en contact avec des volailles ces 7 derniers jours” nous a oblige a mentir. Cela fait 3 mois que nous sommes en contact avec des volailles !!!). Cote vietnamien, la paperasserie habituelle prenant toujours un peu de temps mais aucun probleme. Nous pouvions alors passer le pont surplombant la riviere faisant office de frontiere. Nous remarquons alors qu’il y a une vraie concurrence entre VietNam et Chine a savoir celui qui aura la plus grande arche accueillant les voyageurs dans leur pays respectif. A priori, c’est un match nul a 15m au dessus du sol !
Cote chinois, le poste frontiere semble plus organise, bonne ou mauvaise nouvelle ? Nous ne savons pas encore, une longue queue nous oblige a patienter quelques instants. Je passe le premier. C’est long, mon passeport, c’est pas la premiere fois, ne passe a la lecture optique (les caracteres sont trop gras), de ce fait a chaque fois, il y a une longue verification pour etre sur que ce n’est pas un faux. Je croise les doigts jusqu’aujourd’hui cela n’a pas pose plus de probleme. Finalement je passe. Je suis en Chine. Les formalites pour Jenny seront beaucoup plus rapide. Nous sommes en Chine.
Bizarrement, le gars en charge de la douane se reveille et me demande de presenter… mes livres. Me sentant particulierement confiant (je n’ai achete aucune des nombreuses copies de livres que l’on peut trouver en Asie du Sud Est), je lui presente les differents livres que je trouve dans mon sac. Un Lonely Planet de l’Asie du Sud Est, un guide du routard VietNam, un livre de poche de Jenny et un Lonely Planet de la Chine. Tout semble ok, jusqu’au mmoment ou gene, l’officier me dit platement que le Lonely Planet Chine est interdit en Chine ! Nous le prenons dans un premier temps dans la bonne humeur jusqu’au moment ou l’on comprend qu’il ne plaisante pas. Il nous explique que sur la carte du Lonely Planet, Taiwan n’est pas en Chine, grave erreur semble-t-il pour les autorites chinoises… Nous discutons cette absurdite mais l’officier semble intransigeant et pas particulierement corruptible. Bref, la partie semble perdue et avec insistance nous sauvons 4 pages sur plus de 800. Nous sommes totalement degoutes d’autant que dans un pays ou la langue nous est inconnu (autant que l’anglais pour les locaux), c’est vraiment un atout. Difficile de croire qu’un pays qui va accueillir les JO dans 2 ans puisse a ce niveau faire preuve de sensure. Quelle image donne-t-il de leur pays ?
Nous prenons donc de pleine face l’absence de liberte de presse et la propagande chinoise ! Nous entrons dans le pays un peu depite et completement dans l’inconnu. Nos 4 pages : les plans des 3 villes que nous comptons visiter avant Beijing.
Malgre cette mesaventure, nous sommes en Chine. C’est la seule bonne nouvelle. Nous n’avons pas un yuan (monnaie locale) sur nous, et pas une idee d’ou se trouve la gare routiere ou nous devons prendre un bus en soiree.
Nous reprenons quelques forces en mangeant un pique nique importe du VietNam…
La ville de Hekou (ou nous nous trouvons) est une ville moderne a la chinoise (building cubique de taille moyenne recouvert de carrelage, mall et autres boutiques, grandes avenues), il y a cependant un petit centre pieton assez sympathique. Les abords de la riviere sont aussi assez bien amenage. Rien cependant qui pousse a rester plus longtemps.
Apres notre dejeuner de roi, nous entreprenons de trouver une banque ou un distributeur afin d’avoir un peu de monnaie. Difficile, la ville ne semble pas avoir ce genre d’etablissement. Nous demandons une premiere fois dans une agence de voyage. Pas de reponse, a priori pas d’anglais parle. Nous trouvons finalement une banque mais ferme. Il y a un ATM, nous essayons et le mettons hors service. Bien joue.
Nous trouvons une poste, et une employee qui parle anglais. Elle est charmante et nous donne l’adresse d’une banque ainsi qu’un papier ou elle ecrit en chinois : ” Ou est la banque ? ” si on se perd. En chemin, un autre ATM, je m’y colle et me fais a moitie electrocute. La machine doit avoir quelques court circuits. Nous continuons notre route et tombons sur un autre ATM… que nous mettons hors service. Encore un autre dont nous arrivons a extirper 2000 yuan. Enfin un peu de chance.
15h30, il nous faut maintenant savoir d’ou part notre bus. Nous demandons dans une librairie, puis un hotel. Pas de reelle reponse et surtout pas d’anglais du tout. Difficile de communiquer d’autant qu’a chaque fois nous semblons reellement les faire ch… Nous nous rappelons ce que nous avait dit un employe cote vietnamien : a gauche du poste frontiere. Nous y allons mais ne trouvons pas. Nous essayons encore avec un passant qui nous y emmene. Une chance car elle etait bien cache dans une cour interieur. Il est 16h, notre bus est a 19h30… Commence alors une longue attente ou j’ai tout le temps de me rememorer tous les evenements de la journee.
Ma conclusion est la suivante : il y a 7 ans lors de mon premier voyage en Chine, nous nous etions donnes tant de mal a quitter le pays qu’aujourd’hui je me demande vraiment pourquoi j’y suis revenu. D’autant que tous les petits details qui ne nous font pas vraiment aime la Chine mais qu’on oublie si rapidement ressurgissent tout d’un coup : impolitesse et indifference de certains chinois ou au contraire observation minutieuse de leur part comme si c’etait le premier visage pale qu’il voit en vrai, raclage de gorge et crachat, discussion entre chinois ou on a l’impression que chaque interlocuteur crie, non interdiction de fumer dans les lieux publics ou les bus… Bref, je passe une journee difficile et l’attente ne fait qu’en amplifier les effets. Jenny essaie en vain de me remonter le moral…
19h20, l’attente est presque finie. Enfin ! Plusieurs bus partent pour la meme destination a quelques minutes de differences. Le notre : le plus pourri pourtant le prix des autres etaient le meme. Pas de chance, la poisse nous poursuit. Que nous reserve le sort.
Notre chauffeur est torse nu, faisant apparaitre, sans que ce soit a son avantage, son gros ventre. Les couchettes du bus sont pourtant assez comfortable, plusieurs passages fument dans le bus. En roulant, l’air deviendra respirable… Enfin, pas au debut car nous traversons des zones fortement polues : la gorge fait mal et mon nez expluse de la matiere noire. Mon esprit, quant a lui, broie du noir… Heureusement la fatigue aide et je m’assoupie… avant d’etre reveille quelques minutes plus tard par un controle de papier. C’est une formalite et nous repartons.
Bizarrement la nuit sera plutot bonne ouvrant la porte a des jours meilleurs.



Tags: , , , , ,

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *