BootsnAll Travel Network



18 – 21 Mars : Memphis

Il est 17h lorsque nous arrivons sur Memphis ce vendredi soir. L’hôtel est à une distance correcte du centre ville (environ 2 km), nous décidons donc de laisser la voiture au parking et d’aller faire un tour dans le centre. La route n’est pas spécialement excitante avec son lot de fast foods, de bâtiments à l’abandon et d’autres bureaux mais il y a tout de même un peu de vie avec notamment une université. Lorsque nous nous rapprochons du centre, le décors change avec des hôtels et quelques magasins, il y a même une ligne de tramway (en fait il y en a 2 à Memphis) et une rue piétonne. Nous prenons la direction de Beale Street, la rue la plus animée surtout en soirée. Arrivée, nous tombons sur beaucoup d’animations et surtout de musique (blues ou autre). Il y a de nombreux restaurants, bars mais aussi de petits parcs où des groupes de musiciens jouent. L’ambiance est aux années 60 – 70 avec de nombreuses façades avec enseignes néons, et il y a beaucoup de monde. Dans un premier temps , nous nous éloignons pour rejoindre les bords du Mississippi, qui malgré notre remontée vers le nord reste une immense rivière (d’autant qu’il est presque en crue). Hors de Beale Street, c’est beaucoup plus calme et il y a un vrai contraste : nous retrouvons ce à quoi nous sommes habitués dans les villes américaines mais on sent tout de même une volonté de dynamiser le centre ville : parc, réhabilitation d’immeuble, tramways, musées… Après un petit tour, nous retournons sur Beale Street qui se remplit peu à peu. L’ambiance nous rappelle Bourbon Street à la Nouvelle Orléans avec tous ces bars / restaurants ouvrant sur la rue et proposant de la musique live. Nous flânons sur la rue écoutant les différents groupes de musiciens avant d’aller manger une spécialité de barbecue dans un des nombreux restaurants. En sortant, nous continuons à nous descendre et remonter la rue avant de nous arrêter sur une terrasse et de boire une grande bière devant un groupe de rock’n’roll.

Il est 23h quand nous quittons les lieux. La police est très présente mais l’ambiance est bonne et la nuit risque d’être longue. Nous essayons de prendre le tramway pour remonter vers notre hôtel mais nous ratons le dernier de quelques minutes. Nous nous rabattons sur le bus et heureusement pouvons cette fois prendre le dernier, nous n’avions pas vraiment envi de tenter l’aventure à pied même si un local nous rassure par la suite en mentionnant que ce n’est pas trop dangereux…

Le lendemain, nous allons vivre une journée assez incroyable puisque nous n’aurons pas utilisé la voiture de la journée : ce doit être une première depuis le début de notre périple. Le matin, nous visitons Sun Record, une maison de production qui a notamment détecté Elvis Presley et bien d’autres vedettes dans les années 50. La visite est intéressante et nous pouvons notamment voir le petit studio d’enregistrement où on était enregistré les premières chansons d’Elvis, de R. Orbison ou J. Lee Lewis. L’après-midi, nous visitons le musée des droits civils qui retracent l’histoire de la lutte des Noirs américains pour obtenir un traitement identique à celui des blancs. Comme un symbole, le musée est situé dans le motel où Martin Luther King, le symbole de cette lutte, a été assassiné. Les expositions sont passionnantes et c’est de loin le musée le plus intéressant que nous ayons visité depuis le début du voyage. En 3 heures, nous n’aurons pas le temps de tout voir et nous finirons le lendemain. Ce qui semble finalement le plus incroyable, c’est qu’il y a moins de 50 ans, les Noirs Américains luttaient pour obtenir le droit d’utiliser les mêmes cafétérias et les mêmes bus que les Blancs et qu’aujourd’hui un Noir est à la tête du pays ! Tout est possible aux USA même si l’on a pu constater que dans certains Etats, il reste encore du chemin à parcourir. Nous continuons la journée par un passage par Beale Street qui est toujours animé (c’est Samedi après-midi) puis par le Fed Ex Forum : nous avons acheté 2 billets (10 $ chacun : à ce prix, nous sommes tout en haut) pour un match de NBA (basket ball). La salle doit faire à peu près 70.000 places. C’est énorme et le show autour du match est vraiment ce que l’on attend. Le match en lui-même est remporté par l’équipe locale des Memphis Grizzlies (contre Indiana Pacers). Après le match, nous retournons boire une bière sur Beale Street avec un peu de musique mais la journée a été longue et nous sommes fatigués. Nous repartons donc assez tôt (22h30) et cette fois arrivons à prendre le tramway après un amusant quiproquo avec le chauffeur du tramway. Plusieurs fois à Memphis, nous aurons l’occasion de discuter avec des locaux qui n’hésitent pas à venir à notre rencontre lorsque nous nous trouvons à attendre quelque chose et tous sont très sympas. Il n’y a pas la peur de l’inconnu et au contraire les gens aiment bien parler entre eux si ce n’est que pour parler du beau temps. Ce serait sympathique d’avoir parfois la même chose à Paris…

Ce dimanche, nous allons à la messe. Ce n’est pas une blague, c’est une idée de Jenny qui a trouvé cela dans un des guides. Il ne s’agit pas de n’importe quelle messe mais celle dirigé par le révérend Green (un ancien chanteur célèbre) et qui est réputé pour sa musique Gospel. Même si un peu long (plus de 2 heures), l’expérience est incroyable. Pour ceux qui ont vu le film ‘Blues Brothers’, il y a au début une scène dans une église, c’est quasiment cela en un peu moins fou : les chants sont incroyables, il y a un fan d’Elvis qui s’invite et chante une chanson, tout comme l’ami d’un des musiciens, à un moment les rythmes s’accélèrent et certaines personnes tombent en transe, le sermon, ponctué de plaisanteries, est folklorique (même si j’ai du mal à bien tout comprendre : l’accent du Sud est difficile), il y a de la musique partout. C’est vraiment très différent d’une messe catholique, le pape serait sans doute choqué.

L’après-midi nous finissons le musée des droits civiques et faisons une belle promenade le long du fleuve. En fin de journée, alors que nous allons faire les courses, nous tombons sur un rassemblement de tuning : la mode aux USA est au roues surdimensionnées, il y a donc de nombreuses berlines avec des roues énormes, jantes alliages et souvent peintures allant avec tout cela. A quand la mode en France ?

Lundi matin, nous faisons l’ATTRACTION de Memphis : Graceland, la maison où Elvis a habité et où il est enterré aujourd’hui. N’étant pas un grand connaisseur d’Elvis, je ne savais pas à quoi m’attendre excepté payer très cher mon entrée (plus de 30 $). En fait, même si assez court, la visite est intéressante : maison avec déco années 60 – 70, exposition sur la carrière et le style incroyable de la star, et pas mal de musique ! Il y a même plus surprenant : collection de voitures (il était un amateur), collection de disque d’or et de platine (personne n’a vendu plus de disques dans le monde qu’Elvis) ou encore son gros avion privé. Une visite bien intéressante.

Ensuite, nous prenons la direction de l’Ouest pour rejoindre Eureka Spring : 500 km sur les routes à travers la plaine du Mississippi puis les monts de l’Ozarks au nord de l’Arkansas. Je me rends compte que malgré les 3000 km que nous avons déjà parcouru, nous n’avions jusqu’à présent pas vu de pierres, ni de reliefs : le plat total. Assez extraordinaire quand en Europe, il suffit de faire 200km et même moins pour passer d’un paysage à un autre.

Nous arrivons vers 19h30 juste à temps pour monter la tente avant la nuit. Nous sommes content de retrouver la nature. Memphis nous aura vraiment laisser une impression contrastée : d’un côté, la modernité, le dynamisme, la sympathie de ses habitants, et d’un autre celui du Sud de l’Amérique : pauvreté, bâtiments à l’abandon, regard contrasté vis-à-vis de l’histoire (d’un côté un musée retraçant le passé difficile du Sud et surtout sanglant à Memphis et de l’autre de nombreux monuments à la mémoire de la Confédération), politique conservatrice et parfois incensée (un journal local mentionnait que le Tennessee souhaitait enseigner la théorie du créationnisme en même temps que l’évolutionnisme : on est d’accord ou non, mais le fait que ce soit ce sujet qui soit mis en avant et non la lutte contre les inégalités, les problèmes sociaux, la pauvreté, l’éducation ne me rassure pas sur le développement de cette région qui semble pourtant avoir du potentiel)

Demain, journée repos.



Tags:

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *